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arts et cultures

Villa Kujoyama : un ambitieux programme de soutien sur 3 ans

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Alors que l’Institut Français vient de dévoiler, le 18 juin dernier, les 20 artistes sélectionnés pour partir en résidence de 2 à 6 mois à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2019, la Fondation Bettencourt Schueller annonce son engagement dans un vaste plan de soutien de trois ans (2019 – 2021) en faveur de la Villa. La Fondation accompagnera ainsi la seconde phase du chantier de rénovation et de mise aux normes des espaces, financera les activités culturelles, le soutien logistique pendant et après les résidences et la communication mais aussi les frais de fonctionnement de la Villa et la rémunération des équipes.
 
Depuis la création de l’Académie de France à Rome par Colbert en 1666, la France soutient le rayonnement artistique en favorisant l’immersion de ses créateurs dans les cultures étrangères afin de les comprendre et s’en inspirer. C’est dans ce même esprit que, bien plus tard, la création de la
Casa de Velázquez en 1920 et de la Villa Kujoyama en 1992, est venue enrichir l’expérience vécue au contact de la Renaissance italienne en offrant des perspectives de dépaysement vers la péninsule Ibérique et l’Extrême-Orient.
Mais aujourd’hui, au début du XXIe siècle, pourquoi des artistes choisissent-ils de voyager encore vers ces destinations souvent perçues comme le symbole de l’Académie, du classicisme ou du tropisme de l’Empire des Signes ? Que fait un artiste en résidence à Madrid, Rome ou Kyoto ? Dégagé aujourd’hui de tout exotisme, ce dépaysement a-t-il encore un sens dans un monde globalisé où les artistes voyagent d’un musée à Shanghai à une biennale à Saint-Pétersbourg ou à Rio de Janeiro ? La mondialisation via l’internationalisation du monde de l’art, est une des dimensions les plus actuelles et l’utilité de ces résidences à l’étranger. Comment l’artiste appréhende-t-il son immersion dans un pays, une culture, une langue nouvelle ? Comment se traduit dans son œuvre sa découverte de nouveaux modèles ou encore le contact avec d’autres artistes ? Quelle place occupe dans sa réflexion et plus largement dans son parcours créateur les rencontres qu’il y fait, l’ouverture au travail partagé dans un milieu radicalement nouveau ou l’expérience de vie collective que signifie, par définition, une « résidence » ? Comment sa pratique s’accommode-t-elle de nouvelles références et d’un nouvel environnement ?
Travail de recherche ou de création, sans obligation de résultat, facilitée grâce à la mise à disposition d’un lieu de vie et de création, de moyens financiers, techniques et humains, avec la notion de partage et d’échange : voilà l’objectif d’un travail artistique en résidence. Il est essentiel car il apparaît comme l’une des réponses possibles au manque de moyens des artistes, mais surtout comme tremplin intellectuel fait de partages, d’échnages… La rationalisation peut être une motivation en soi, et est souvent encouragée par des partenaires institutionnels.
 

Accompagnement comme celui mis en place par la Fondation Bettencourt Schueller en 2014 lors de la réouverture de la Villa Kujoyama qui avait permis notamment l’introduction d’un nouveau programme de résidences ouverts aux métiers d’art.

L’objectif est aujourd’hui de renforcer le positionnement du programme de résidences d’excellence de la Villa, d’accroître les synergies entre création contemporaine et artisanat d’art, et d’étendre la notoriété de la Villa Kujoyama à l’international.
Cette annonce intervient au moment où une série de manifestations culturelles de grande envergure sur le thème « Japonismes 2018 : les âmes en résonance » vient d’être lancée par la Fondation du Japon à l’occasion du 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon en 2018.
 
Kyoto est devenu un pôle bouillonant de l’art contemporain : Ancienne capitale impériale et symbole d’un Japon traditionnel, Kyoto évolue, avec notamment l’installation de l’Agence des affaires culturelles du ministère de la Culture cette année et de très nombreuses manifestations artistiques.
 

La villa Kujoyama, une résidence unique

La construction de la villa Kujoyama a été décidée en 1926 par Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Japon, et a été achevée en 1992 par l’architecte Kunio Kato sur la montagne d’Higashiyama à Kyoto. La Villa, pilotée par Charlotte Fouchet-Ishiiest, est aujourd’hui sous la tutelle de l’Institut français et de l’Institut français du Japon, avec le soutien de la Fondation Bettencourt-Schueller, son principal mécène. C’est un lieu d’échanges interdisciplinaires ayant pour vocation de renforcer le dialogue interculturel entre la France et le Japon.
 
La Villa Kujoyama est l’un des plus prestigieux programmes de résidence français à l’étranger avec la Villa Médicis à Rome et la Casa de Velazquez à Madrid. Elle est la seule résidence française de créateurs en Asie et la première ouverte aux métiers d’art. Outil d’échanges interdisciplinaires, elle est un label d’excellence à travers les 317 créateurs qui y ont séjourné (60 résidents depuis sa réouverture en 2014, dont 10 artisans d’art). Elle a notamment accueilli la doreuse Manuela Paul-Cavallier, l’écrivain Emmanuel Carrère, les designers Felipe Ribon et François Azambourg, le joaillier Karl Mazlo, l’artiste Olivier Sévère, la plumassière Nelly Saunier, le créateur de papier peint imprimé à la planche François-Xavier Richard…
 
Hissée sur la montagne de Yamashina à l’écart du centre de la ville sans être réellement isolée, la Villa constitue un lieu de retraite, ainsi qu’elle a été conçue par l’architecte Kunio Kato qui a accentué cette destination monacale orientant les fenêtres des studios vers la paroi montagneuse. Cette décision qui sacrifie la vue à sa vision contribue à créer un décor et une situation extraordinaires, propices à la concentration et à la rêverie.  […]
Résider à la Villa constitue une expérience inoubliable. On y entre, un peu comme au monastère, dans une temporalité particulière, neutre, située entre Orient et Occident, qui produit une disposition d’esprit et de corps. »
 Anne Bonnin, critique d’art,  et Thomas Clerc, écrivain
 

Interdisciplinarité, confrontation des cultures et accompagnement sont proposés aux créateurs français et japonais dans ce nid architectural futuriste prestigieux.
La Villa Kujoyama invite ses résidents  à nouer des relations de travail avec les milieux professionnels, universitaires, artistiques et culturels de Kyoto, de la région du Kansai et de l’ensemble de l’archipel. Pour ce faire, ils peuvent s’appuyer sur l’équipe de la Villa et sur le réseau culturel français au Japon constitué avec la Villa des cinq antennes de l’Institut français du Japon (Fukuoka, Kyoto, Osaka, Tokyo, Yokohama), des quatre Alliances françaises (Nagoya, Sapporo, Sendai, Tokushima), et d’un Institut de recherche (Tokyo).
 

Les résidents 2019

Le comité de sélection final de la Villa Kujoyama a choisi 17 projets portés par vingt artistes et créateurs sélectionnés pour leur excellence dans leurs disciplines respectives. Ils partiront en résidence de 2 à 6 mois à Kyoto durant l’année 2019 :
– Benjamin Aubry – Architecture
– André Baldinger – Design / Graphisme
– Benjamin Bertrand – Danse
– Hugo Capron – Arts plastiques
– Annie Claustres – Commissariat d’expositions
– Marion Delarue – Métiers d’art
– Mimosa Echard – Arts plastiques
– Christophe Galati – Productions digitales
– Isabelle Le Minh – Photographie
– Simon Moers et Tomoe Kobayashi (duo) – Arts de la rue, cirque, marionnettes
– Luz Moreno et Anaïs Silvestro (binôme) – Gastronomie
– Camille Mutel – Danse
– Rithy Panh – Cinéma
– Laurel Parker et Paul Chamard (binôme) – Métiers d’art
– Daniel Pescio – Mode
– Samy Rio – Design / Graphisme
– Arnaud Rykner – Livre
 

 « Donnons des ailes aux talents »

Principal partenaire de la Villa depuis 2014, la Fondation Bettencourt Schueller, reconnue d’utilité publique, y a ainsi ouvert une résidence dédiée aux métiers d’art. Le prix Liliane-Bettencourt pour l’Intelligence de la main a déjà récompensé 100 lauréats. La Fondation, qui a pour but de « donner des ailes au talent » (60 millions d’euros de soutien en 2017), s’investit aussi dans le domaine des sciences de la vie, de la solidarité, de l’éducation. Depuis sa création à la fin des années 1980, elle a soutenu 1 600 projets portés par diverses équipes, associations, établissements, organisations, dont 544 lauréats.

La Fondation consacre ainsi son temps et son énergie à choisir, accompagner et valoriser des personnes qui imaginent aujourd’hui le monde de demain, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité.
Fidèle à son esprit philanthropique, elle décerne des prix et soutient des projets par des dons et un accompagnement très personnalisé. 
 
 
 

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