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Réduction des emballages plastiques : Les marques, distributeurs et gouvernement ne sont pas à la hauteur des attentes des consommateurs

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La dernière enquête TIPA révèle que les consommateurs, s’ils s’estiment également responsables, attendent davantage du gouvernement et des acteurs de l’industrie du retail dans la lutte pour la réduction du nombre d’emballages plastiques à usage unique, majoritairement non-recyclés et non-recyclables. Ils se déclarent aussi prêts à faire usage de solutions innovantes plus durables, telles que le compostable.
 
Une étude TIPA corp révèle que les ambitions affichées par le gouvernement français et les mesures prises par les marques et les distributeurs ne répondent pas aux attentes des consommateurs, conscients et inquiets de l’impact des déchets plastiques sur l’environnement et la santé. 83% des consommateurs s’accordent sur le fait que l’industrie ne fait pas assez pour lutter contre le phénomène. Selon le rapport, 62% se déclarent par ailleurs prêts à dépenser davantage pour un produit si celui-ci est conditionné dans un emballage sans plastique.
 
Le rapport met en lumière que les ambitions annoncées récemment par Edouard Philippe dans la feuille de route de l’économie circulaire, visant à un recyclage de 100% des plastiques d’ici 2025 sont largement soutenues (à 83%) mais 66,8% des consommateurs estiment qu’il faudrait aller plus loin (66,8%) dans les politiques d’élimination des déchets plastiques.

Les citoyens et consommateurs conscients des enjeux, de leur rôle et prêts à faire des concessions

Les données recueillies montrent que le problème et l’impact des déchets plastiques non-recyclés ou non-recyclables sont aujourd’hui perçus par la quasi-totalité des répondants (96,1%), confirmant la prise de conscience individuelle et collective des citoyens.
En termes de responsabilité, toute la chaîne de valeur est pour eux concernée :
–        74,6% estiment directement avoir un rôle – total ou partiel – à jouer dans la lutte pour moins de déchets plastiques ;
–        35,2% pensent que la responsabilité incombe à l’industrie / aux détaillants ;
–        32% sont convaincus que le gouvernement est l’acteur qui devrait faire le plus d’efforts ;
–        25,9% considèrent que c’est aux commerçants de réduire le nombre d’emballages présents sur leur lieu de vente.
 
89,3% des consommateurs interrogés se déclarent inquiets (voire très inquiets, pour 50,8% d’entre eux) de l’impact plus global des emballages plastiques. Les conséquences néfastes directes du plastique sur la vie marine (85%) et sur terre (73%) arrivent en tête des sujets de préoccupation, suivi de l’impact sur la santé humaine (60%) et animale (53%) par l’ingestion de molécules de plastique entrées dans la chaîne alimentaire. Enfin, l’aspect purement inesthétique de ces déchets est cité par plus de la moitié des personnes interrogées (51%).
 
Un sujet d’inquiétude supplémentaire pour les consommateurs qui sont également attentifs à l’accès à une alimentation plus saine (47,6%), la lutte contre la fraude alimentaire (40,7%), la lutte contre les OGM (40,2%), la provenance locale (38%) et de saison (34,1%) des produits, leur durabilité (36,8%) et le commerce équitable (31,4%). Des craintes qui les poussent à faire davantage attention aux produits qu’ils achètent et surtout à être plus exigeants vis-à-vis des marques.

Les consommateurs sont ouverts à de nouvelles solutions d’emballage, telles que les alternatives compostables

Lorsqu’interrogés sur les actes concrets qu’ils seraient prêts à réaliser, les consommateurs s’engagent :
–        79% des répondants se disent prêts, voire tout à fait prêts, à pouvoir considérer et traiter les emballages comme des déchets organiques dans le cas d’emballages compostables (à composter dans son jardin ou dans un centre de collecte dédié) ;
–        75,5% déclarent souhaiter pouvoir rapporter ses emballages plastiques à usage unique après utilisation dans des espaces de dépôt dédiés ;
–        72,7% aimeraient être en mesure de pouvoir passer au sans emballage/à l’achat « en vrac » lors de leurs achats.
 
Concernant la solution des emballages compostables, 79% des personnes interrogées estiment qu’ils sont sous-utilisés par les marques, 29% que ce type d’emballage devrait à terme totalement remplacer les emballages plastique et 23,3% qu’une marque se donne plus de chance d’attirer l’attention des consommateurs en y ayant recours.
 
Près de 83% des consommateurs se déclarent prêts à favoriser une marque proposant des emballages compostables par rapport à une marque comparable n’en proposant pas, parmi lesquels 41% déclarent que cet argument serait décisif dans l’acte d’achat.
L’emballage compostable, reste malgré tout une solution encore peu connue du grand public : 26,3% des sondés ne connaissaient pas cette solution avant de participer à l’enquête.

Les marques et l’industrie du commerce de détail doivent faire plus, au risque de perdre leur clientèle

83% des consommateurs interrogés sont d’accords avec le fait que l’industrie du retail ne fait pas assez d’efforts pour combattre le problème des déchets plastiques ; seulement 4% des sondés estiment ces efforts en partie ou totalement suffisants. Lors de leur fabrication, et avant même leur dimension purement fonctionnelle, l’impact environnemental des emballages devrait être davantage pris en compte par les distributeurs et les marques (21,8%) voire être la priorité numéro 1 des marques, pour près de la moitié des répondants (49,2%).
Au-delà de ces attentes, les consommateurs seraient prêts à changer leurs propres habitudes : 61,7% d’entre eux sont ouverts à l’idée de payer un produit un peu plus cher s’il est emballé dans un emballage sans plastique et plus durable, par exemple compostable. 26% d’entre eux déclarent déjà favoriser les marques allant dans ce sens.
 
Les consommateurs ne sont par ailleurs pas tendres à l’égard des distributeurs et notamment des supermarchés. L’enquête révèle que pour 95% des consommateurs, il serait temps pour les marques et supermarchés de remplacer les emballages non ou difficilement recyclables par des solutions plus écologiques. Et si 18,6% d’entre eux pensent qu’ils n’en ont pas les moyens, le reste estime que cela est enleur pouvoir (55,7%), qu’ils devraient proposer des alternatives sans emballages (9,9%), ou des emballages sans plastique (9,5%).

Des ambitions gouvernementales louables mais qui manquent de réalisme et ne vont pas assez loin

La France se positionne avant-dernière au classement des meilleurs recycleurs européens de Plastics Europe, et son marché de l’emballage représente 23 milliards d’euros sur les 100 milliards du marché européen. Pour tenter de faire mieux, le gouvernement a notamment annoncé la publication en mai 2018 de la feuille de route pour une économie circulaire. L’une des mesures phares présente dans ce document, serait de pouvoir recycler 100% des plastiques en France d’ici 2025. Interrogé sur cet objectif, 36,6% du panel se dit d’accord, ou tout à fait d’accord à 46,7%, mais seul un quart (24%) des consommateurs se déclarent convaincus quant au réalisme et à la faisabilité de cette mesure et 35,4% pensent cet objectif atteignable, mais pas d’ici 2025.
 
Le rapport met en lumière que 66,8% des personnes interrogées souhaitent que le gouvernement ait plus d’ambitions pour éliminer les déchets plastiques. 21,8% pensent que les choses vont assez loin en l’état (quand seuls 3,9% jugent que les ambitions affichées vont un peu/trop loin) ; preuve d’une réelle volonté de changement de la part des citoyens et de leur soutien pour des mesures plus restrictives. Ainsi, 86,8% des consommateurs sont d’accord avec le fait d’étendre l’interdiction des produits plastiques à usage unique, à l’image de l’interdiction des couverts en plastique à partir de 2020 en France. Et seuls 7,9% se déclarent contre l’extension de ce type de mesure.
 
L’enquête interroge également sur la manière dont nous devrions adresser le problème du 7ème continent, cet agglomérat de déchets plastiques qui occupe aujourd’hui 1,6 million de km2 dans l’océan Pacifique :
–        Près de la moitié cite l’auto-responsabilisation comme première solution (49,5%) avec le fait d’utiliser moins de plastique et de cesser de consommer des produits à usage unique comme les couverts en plastique ;
–        Arrive ensuite l’idée d’un choix plus stricte et exigeant des marques consommées (43,3%),
–        Le recours aux nouvelles technologies pour éradiquer le problème (43%) ;
–        Enfin, le besoin d’éduquer et de sensibiliser davantage son entourage aux enjeux des déchets plastiques pour près d’un quart des répondants (24%).
 
A quoi sert un emballage plastique ? En priorité, pour l’alimentaire, à protéger nos aliments dans leur transport, et leur stockage. Or l’emballage contamine nos aliments et pollue l’environnement : de petites molécules présentes dans le plastique interfèrent dans le bon fonctionnement de notre organisme, ce sont les perturbateurs endocriniens, suspectés de s’être introduits dans les aliments par le biais de l’emballage. Ces substances sont utilisées par les industriels pour la mise en forme de nos matières plastiques et pour leur bonne résistance. Ils se retrouvent ainsi involontairement dans les aliments après un contact plus ou moins long avec l’emballage. Conséquence : des effets potentiellement toxiques pour l’homme après une exposition régulière et à long terme.
Des solutions alternatives existent pour enrayer ce processus, notamment à partir de résidus des industries agricoles et agroalimentaires, ou encore des mono-matériaux bio-sourcés et résistants (Qualipac Verescence,), ou encore des bioplastiques, c’est-à-dire des matériaux biosourcés et/ou biodégradables.
Selon un récent rapport de l’ONU, 9% des neuf milliards de tonnes de plastiques que le monde a jamais produites ont été recyclées. Si les choses progressent ces dernières années, tous les pays n’en sont pas au même point. En Europe par exemple, 31% des près de 26 millions de tonnes de déchets plastiques collectés en 2016 ont été recyclés, selon la fédération européenne du secteur, PlasticsEurope, contre autour de 10% aux Etats-Unis.
Ces matériaux ont le vent en poupe, soutenus par une plus grande prise de conscience environnementale des gouvernements, des entreprises et des consommateurs : la fédération européenne prédit une croissance de 19% dans le monde sur la période 2017-2022.
Le frein principal à leur développement est leur imposition sur le marché de l’emballage en lieu et place des plastiques d’origine pétrochimique : aux gouvernements de mettre en place des actions incitatives et concertées à l’échelle européenne (collectes spécifiques, ecotaxes, …).
Et n’oublions pas qu’en 2020, l’utilisation des assiettes, des couverts et des gobelets en plastique sera interdite ! 

 

 
Méthodologie
Tipa Corp a mandaté OnePoll pour consulter 1 000 consommateurs français à propos de leur perception de l’impact des déchets plastiques sur l’environnement et leur préférences et attentes vis-à-vis des marques, des distributeurs et du gouvernement en matière de gestion des déchets et du choix des emballages des produits de grande consommation.
 
 
 
 

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