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Plaidoyer pour une nouvelle politique industrielle en France

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En plus du choc productif voulu par une grande partie de la classe politique, il me semble qu’il faut agir beaucoup plus en profondeur sur l’ensemble de la Nation et de l’Europe pour retrouver le chemin de l’emploi…

Cet article propose une analyse de la situation actuelle et quelques pistes pour retrouver une industrie génératrice d’emplois.

cac40En effet, la désindustrialisation de la France ne me paraît pas une conséquence des crises financières successives, mais me semble plutôt liée à la volonté politique des industriels (membres actuels du MEDEF) qui a complètement changé depuis 1973.
Avant 1968, les industriels étaient très fiers de concourir à l’emploi d’une ville, d’une région, d’un pays !
Depuis 1970, tout a changé. La délocalisation de la production et la mondialisation ont permis à nos grandes entreprises, par une stratégie pensée pour accroitre systématiquement les profits, de chercher un avantage compétitif par le prix.
Cette stratégie, nous le verrons plus loin, ne génère pas d’emplois mais est finalement moins risquée pour les bénéfices immédiats que toutes ces grandes entreprises cherchent à en retirer pour leurs actionnaires.

L’avantage compétitif par le prix permet, lorsqu’on réalise un produit identique à ses concurrents, de vendre moins cher et donc de vendre davantage…Mais dans une vraie politique industrielle à l’ancienne (telle qu’on la pratique encore dans les entreprises familiales), on peut aussi rechercher un avantage par l’innovation et la qualité.

On peut donner l’exemple des produits de luxe français qui se vendent bien quel que soit le prix : Hermès, Vuitton, Repetto, des produits innovants de la société anglaise Dyson (Sté du nom d’un designer anglais, James Dyson) qui conçoit et fabrique des aspirateurs sans sac, des sèche-mains d’autoroute à lame d’air, des ventilateurs sans pales…On peut aussi citer l’exemple des produits de qualités reconnues comme Mercédès et Volkswagen dont la réputation en fait des voitures achetées par les français, même si elles coûtent plus cher que leurs concurrentes…

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Délocaliser, améliorer la productivité et diminuer les coûts salariaux a permis aussi d’entretenir en France un taux de chômage qui a calmé la contestation sociale qu’on avait connue depuis le début de l’ère industrielle avec son paroxysme en mai 1968.

cgtAvant mai 68 les augmentations négociées avec les syndicats étaient de 2 à 3 % l’an. Après mai 1968, les syndicats étaient devenus très actifs et très agressifs car des augmentations avaient été accordées au cours des accords de Grenelle qui aboutissaient à une augmentation des rémunérations d’environ 25 % du SMIG et de 10 % en moyenne des salaires réels. Bien sûr, l’inflation a laminé ces augmentations, mais cela avait donné aux syndicats l’impression que les caisses des entreprises étaient pleines en permanence et qu’il suffisait de faire peur aux dirigeants pour que la manne tombe.

Depuis les délocalisations massives des années 1990, les syndicats n’ont plus vraiment d’interlocuteurs en France et ne peuvent plus (comme pendant les Trente glorieuses) faire plier les multinationales implantées en France. Ce raisonnement s’applique aussi depuis quelques années à nos sociétés d’origine française (du CAC 40) qui réalisent toutes une grande partie de leur C.A. hors de France (on l’a vu pour Arcelor, Michelin, BSN, Uniroyal-Clairoix …).

equilibreprecaireDepuis que le rideau de fer s’est ouvert, la doctrine libérale est devenue triomphante et même la Gauche Socialiste est passée, en majorité, dans ce conformisme du « tout libéral ».
Ce nouveau libéralisme s’est accompagné d’un « laisser-faire les entreprises » désastreux pour l’emploi en France. L’état Français ne se donne plus les outils d’une vraie politique industrielle, (dont les nationalisations sont un élément à ne pas rejeter), qui pourraient permettre de coordonner tous les ministères vers cette ambition.
L’année 2000, Lionel Jospin avait avoué son impuissance à empêcher des licenciements dans l’usine Michelin en déclarant « l’État ne peut pas tout » alors qu’il aurait pu brandir les nationalisations ou envisager d’autres mesures. Cette phrase lui a sans doute coûté cher sur le plan politique, notamment au moment des élections de 2002.

Comme l’auraient fait les Romains, l’Etat français devrait, face à des industriels voyous, préparer des mesures très directives allant jusqu’à des lois de nationalisation (bien sûr, cela serait vu par le MEDEF comme une véritable guerre) et pourtant : « Si vis pacem, para bellum ».

Je ne suis pas sûr que la nationalisation systématique soit une bonne solution, car l’Etat n’a jamais prouvé son aptitude à gérer en direct les entreprises ; il doit alors trouver de bons capitaines d’industrie et ce n’est jamais parmi les énarques (bons serviteurs de l’Etat par ailleurs) qu’on les trouve. De plus, la temporalité d’action de l’état devrait être le très long terme, et une entreprise doit être gérée au mieux de ces intérêts sur le court et moyen terme, et souvent les intérêts de l’Etat et des entreprises divergent.

Par contre, brandir la menace d’une nationalisation comme l’a fait Arnaud Montebourg permet de montrer ses armes, et avoir sorti le « bazooka » de la nationalisation pour influencer la politique industrielle de Mittal me semblait une bonne idée. Il n’aurait pas fallu que François Hollande, dans un de ses discours, fasse comprendre à Monsieur Mittal que le Bazooka était rouillé.

La liberté totale laissée à l’industrie, depuis les nationalisations Mitterrand, a laissé partir à l’étranger la direction de grandes sociétés et de sociétés stratégiques pour nos emplois ou notre savoir-faire. Les exemples de ce laisser-faire sont très nombreux mais les plus emblématiques sont :

renaultdelocalise– La sidérurgie : ARCELOR est devenue MITTAL. Dans cette société dont la majorité des actionnaires ne sont plus français, j’ai expliqué dans mes écrits depuis 2006 et l’OPA de Mittal que les emplois en France seraient sacrifiés dès lors que le marché de l’acier diminuerait.

– Autre exemple, Matra transport est devenu Allemand car le VAL, un métro Français implanté à Lille et entre Paris et Orly, Métro automatique extrêmement innovant, n’a pas été suffisamment commandé par les villes de France et a souffert du lobbying de la RATP. On aurait dû injecter des capitaux d’état et éviter que ce matériel innovant soit racheté par Siemens (on va le payer cher au moment de l’automatisation des lignes du métro parisien).

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– Autre exemple, Thomson qu’Alain Juppé voulait vendre aux Coréens pour le franc symbolique car la trésorerie n’était pas bonne, mais le potentiel Brevet énorme…Cette société a été vendue assez chère quelques années plus tard, mais n’aurait jamais du être vendue car les brevets sur le numérique qu’elle possédait ne sont rentables que depuis que le numérique et la TNT se sont développés …

Depuis 1973, dans la majorité des grandes entreprises, en se basant sur les méthodes du BCG (Boston Consulting Group), on a généralisé une nouvelle méthode de gestion basée sur la matrice du BCG (qu’on a simplifiée à l’extrême jusqu’à l’utiliser sur ses aspects exclusivement financiers).

Une absence de vision à long terme

aveuglementCette absence de vision à long terme, adoptée par la plupart des grandes entreprises qui recherchent des rentabilités fortes et immédiates, a complètement justifié, aux yeux des patrons, que ces grandes entreprises sacrifient l’innovation et certains emplois de production (associés aux « poids morts »).

Le Boston Consulting Group a conçu, en effet, une matrice d’analyse dans laquelle tous les produits les moins rentables, appelés poids morts par le BCG, ont été en général abandonnés par les grandes entreprises sans chercher (comme elles le faisaient par le passé) à gérer dans une perspective au long terme et à moderniser ces produits pour ne pas perdre le marché en innovant, pour qu’ils se vendent mieux.

Les industriels se sont battus, depuis 1973, presque uniquement sur les prix de revient pour avoir cet avantage compétitif, au lieu de se battre sur l’innovation (comme les sociétés Apple et Dyson par exemple). Et parallèlement, la communication de ces grands groupes a fortement influencé les mentalités de nos dirigeants politiques, au point qu’actuellement dans la tête de la classe médiatico-politique, l’innovation est devenue synonyme « d’un individu créatif qui a une idée et qui lance une start-up ».

Or, les start-ups ont beaucoup plus de difficultés à innover, car elles doivent, pour lancer un nouveau produit, mobiliser les moyens financiers, et aller chercher les moyens techniques et les compétences en externe…

Nos sociétés du CAC 40, dont le devoir devrait être d’innover car elles ont tous les moyens pour le faire ont abandonné cette mission très importante aux start-ups. Pourtant elles ont le cash, les services de recherche, les services marketing amont, les services brevets, le prototypage, les moyens pour lancer les outillages de présérie et de série, les fonds pour financer les stocks d’en cours, les ouvriers et techniciens qualifiés…

Petit rappel sur l’innovation, processus difficile car l’idée de départ ne suffit pas à réaliser un produit qui se vendra….

Abraham Moles (Chercheur de l’Université de Strasbourg) disait qu’une idée sur dix devenait, un jour, un produit. Il est préférable de travailler sur le produit en amont et d’abandonner le projet, si l’étude Marketing amont ne révèle pas le succès escompté. Cela coûte environ dix fois moins cher d’abandonner au niveau du prototype qu’après le lancement en présérie…

A l’UTC, les recherches de notre équipe portaient notamment sur les méthodes de conception qui permettaient de tenir compte du plaisir de l’utilisateur et donc, au moment de la conception, d’imaginer et mettre au point des produits qui soient des bons compromis entre la fonction, l’usage, la fiabilité, le plaisir de l’usage, l’esthétique et le prix…

Tous ces mots sous-tendent des études qui doivent être faites avant de lancer un produit innovant. On le voit : chaque idée émise dans l’entreprise doit être retravaillée avec sérieux pour devenir une innovation (c’est- à-dire un produit qui se vend… ).

Comme on le sait, le Design industriel, cette discipline importante inventée dans nos pays industrialisés pour mettre le beau à la portée de tous, n’est pas encore diffusé dans toutes les entreprises françaises. C’est pourtant une pratique professionnelle indispensable à l’innovation. Car les Designers associés aux ingénieurs sont souvent capables de réaliser les bons compromis. De plus, c’est une discipline dont on a besoin pour créer des produits qui plaisent aux français et aux européens, et dont la qualité et le prix de vente leur permettent d’être fabriqués au moins en grande partie en France et soient générateurs d’emplois.

Aujourd’hui, la vente de produits du monde entier a supplanté le « made in France » et même le « made in Europe » !

marcheueeIl faut se souvenir que l’Europe avait été créée au départ pour devenir un grand marché permettant de vendre davantage dans presque tous les domaines de notre consommation, et donc de rendre nos industries plus compétitives grâce aux économies de taille.

Mais l’Europe n’est plus une zone de fabrication et de vente, c’est une zone où on laisse entrer tous les produits fabriqués par les pays les moins-disants sociaux. Face à ces produits (asiatiques pour la plupart), les Européens ne seront jamais compétitifs face à ces concurrents !

Actuellement, si on demandait à un Français dans sa cuisine de jeter tout ce qui n’a pas été fabriqué en France, on retrouverait la personne à poil avec son Laguiole dans une cuisine dépouillée de presque toute sa vaisselle, ses meubles et ses appareils ménagers (et encore seulement s’il n’a pas acheté un Laguiole ayant seulement pris l’air du pays d’Aubrac).

Cela signifie que la recette de beaucoup d’économistes, pour relancer l’économie réelle en relançant la consommation, n’aura aucun résultat dans l’état actuel de la France

esclavechinoisEn tentant de produire moins cher des produits complètement banalisés, la France a déjà perdu la bataille de la compétitivité contre l’Asie dont certains pays pratiquent des salaires et des conditions de travail proches de l’esclavage. Nous perdrons de plus en plus notre capacité industrielle, tant que nous ne concevrons pas des produits très innovants et brevetés, ou protégés par des marques et des modèles déposés, ou tant que l’Europe n’imposera pas des droits de douane pour tenir compte des conditions sociales de production et ne s’organisera pas pour lutter contre la copie.

A propos de la propriété industrielle et intellectuelle, il faut aussi que le ministère de l’industrie (du redressement productif) s’intéresse au travail de l’INPI et des tribunaux, car la défense des droits de propriété fonctionne très mal en France…

Si les conditions de productions ne sont pas conformes à un cahier des charges que nos pays Européens devraient imposer et si le produit est copié, il devrait être interdit (rapidement) à l’importation ou taxé très fortement.

Pour redevenir compétitives, et surtout favoriser les emplois en France, nos entreprises devraient placer le Design et l’Innovation au premier plan de leur stratégie industrielle. Sans innovation fondamentale, une entreprise est obligatoirement dépassée par ses concurrents et meurt.

Au plan politique, il faudrait :

Former dès le primaire, les écoliers à la créativité car ils seront inventeurs, chercheurs ou dirigeants d’entreprises. Inciter à la créativité dès l’école maternelle (bon nombre le fait déjà souvent) : Il faudrait inscrire dans les programmes scolaires des exercices de créativité, dès le primaire mais aussi dans le secondaire.

• Mettre également l’innovation dans les programmes car l’innovation est plus complexe que l’invention : elle doit être adoptée par des clients… Donc en plus de l’idée créative, il est important d’expliquer, dès le plus jeune âge, que l’innovation est une idée qui nécessite une mise au point patiente pour tenir compte des besoins futurs des clients.

• Réfléchir à une fiscalité qui pousse les entreprises françaises (et surtout les plus grosses d’entre elles) à innover.

rechercheuniversitaire• La recherche est actuellement centrée sur les différentes disciplines classifiées dans des catégories presque immuables…

• Pour favoriser l’innovation, la recherche doit devenir pluridisciplinaire, et on doit inciter les chercheurs des universités à travailler ensemble et à s’ouvrir aux disciplines telles que le marketing, l’ergonomie et le design indispensables à l’innovation.

• Leur future carrière universitaire ne doit pas être pénalisée si les chercheurs s’écartent de l’orthodoxie… (actuellement un chercheur qui travaille pour l’industrie pénalise son avancement).

Tout doit être revu dans l’organisation de la recherche et dans les méthodes d’évaluation du CNRS et des Universités pour éviter que les disciplines s’ignorent entre elles :

– Les évaluations des labos ne doivent plus être annuelles (sauf pour les nouveaux labos), car la perte de temps pour réaliser ces évaluations est trop importante par rapport au temps consacré à la recherche. De plus, l’évaluation donnera un bonus aux labos qui réalisent la pluridisciplinarité et des contrats industriels.

recherche– L’évaluation des chercheurs sera également revue : actuellement, pour être bien notés les chercheurs doivent rester au centre de leur discipline et surtout ne pas travailler sur des contrats industriels…(qui souvent contiennent des clauses de confidentialité qui empêchent de publier), seules les publications au centre des disciplines sont bien évaluées par les commissions actuelles.
L’évaluation valorisera fortement (au contraire des évaluations actuelles) les résultats des contrats industriels (forcément pluridisciplinaires).

– Les universités favoriseront les contacts industriels :

 Elles devront embaucher des contractuels car les contractuels viennent de l’industrie et sont familiarisés avec les contrats industriels,

 Les chercheurs (venant des universités traditionnelles) ont souvent peur des contacts avec les ingénieurs de l’industrie, et grâce au suivi des stages d’étudiant (qui doit devenir une obligation pour les chercheurs), ils se familiariseront avec les contrats industriels (comme l’avait fait l’UTC à sa création sous l’impulsion de Guy Dénielou) …

rechercheetfinancement– Dans les entreprises, les aides à l’innovation et le crédit d’impôt recherche permettront la pluridisciplinarité et les contacts avec les Universités, et cela doit se traduire par des contrats de recherches.

– Les idées doivent non seulement s’exprimer, mais elles doivent pouvoir se prototyper, dans chaque région, il est souhaitable de créer des plates-formes de prototypages à la disposition (payante) des inventeurs pour qu’ils puissent réaliser des prototypes de qualité…

– Les écoles de commerce doivent faire dans chaque région des études Marketing gratuites.

– Organiser les banques pour qu’elles créent un comité d’investissement réunissant des chercheurs, des entrepreneurs, des spécialistes du marketing, des financiers…Tous soumis au secret professionnel.

– Utiliser les services d’OSEO (qui est un organisme qui fonctionne bien) pour des conseils et des mises en relations…

Tous ces services doivent être un jour remboursés à l’Etat pour que ce ne soit pas uniquement le chef d’entreprise qui s’enrichisse en cas de vente de la société à une multinationale, mais que l’Etat récupère sa mise de départ avec un intérêt légal…

loijustice– Il faut aussi légiférer pour mieux protéger les pays et les terroirs (il est anormal qu’on ait pu déposer le nom commercial Laguiole alors que c’est un terroir…Il est anormal que sur ce terroir il ne soit pas nécessaire de fabriquer les produits à 70 ou 80% sur place…).

– Il faut légiférer pour que quelques tribunaux (un ou deux en région Parisienne) soient spécialisés sur la propriété industrielle et intellectuelle et donnent leurs décisions rapidement….Actuellement, avec l’encombrement des tribunaux, obtenir un jugement est tellement long (souvent plusieurs mois) que les industriels renoncent à entreprendre une action en contrefaçon et les copies dans la mode fleurissent et font beaucoup de dégâts dans nos entreprises car une saison de mode c’est court.

On le voit, il s’agit de mettre en œuvre des mesures coordonnées qui aient une action sur l’éducation, la recherche, la justice, les entreprises et qui permettent d’agir sur autre chose que la compétitivité des entreprises….

{jacomment on}

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