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L’innovation ouverte: une opportunité pour la France

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Les grandes entreprises et les entrepreneurs peinent à surmonter leurs différences culturelles pour développer une collaboration dans l’innovation. C’est ce que démontre un rapport mondial de l’agence en conseils stratégiques Accenture. Echouer sur le terrain de la collaboration numérique aurait comme conséquence d’entamer une opportunité de croissance de 1 500 milliards de dollars.
 
Selon une nouvelle recherche menée par Accenture, les petites et grandes entreprises peinent à utiliser la collaboration numérique pour co-innover, alors que les grands groupes cherchent de nouveaux leviers de croissance en travaillant avec des entrepreneurs. Cela a pour conséquence de mettre en péril une opportunité de croissance de 1 500 milliards de dollars, soit 2,2 % du PIB mondial. En France, plus de 50 milliards de dollars de croissance potentielle sont en jeu, soit l’équivalent de près de 2,2 % de l’économie française.
 
Le rapport d’Accenture « Harnessing the Power of Entrepreneurs to Open Innovation » a servi de base aux recommandations formulées par le G20 des entrepreneurs (G20 YEA) réuni à Istanbul en septembre dernier. Pour les besoins de ce rapport, plus de 1 000 entrepreneurs et 1 000 grandes entreprises des pays du G20 ont été interrogés, dont plus de 50 entrepreneurs et 50 grandes entreprises en France. Il en ressort notamment que 82 % des grandes entreprises (68% en France) pensent pouvoir apprendre de l’expérience des startup et des entrepreneurs pour faire passer leur organisation à l’ère du digital. Elles s’attendent également à ce que la proportion de leurs revenus générés grâce à la collaboration ouverte avec des entrepreneurs passe de 9 % en moyenne à 20 % d’ici cinq ans.
 
Les grandes entreprises et les entrepreneurs estiment que les modèles de collaboration actuels, le dispositif du capital-investissement d’entreprise (corporate venture) et les incubateurs, céderont peu à peu la place à une innovation plus ouverte et concertée, où les entreprises ne se contentent pas de financer les start-up, mais mettent à profit la collaboration numérique pour créer conjointement des innovations au sein de réseaux de partenaires étendus. Cependant, grandes entreprises et entrepreneurs ne s’accordent pas totalement sur la façon d’atteindre cet objectif.
 
78 % des grandes entreprises et 68% des grandes entreprises françaises interrogées déclarent que travailler avec des entrepreneurs est important ou essentiel à leur croissance et à leur innovation, contre 67 % des entrepreneurs (60% des entrepreneurs français). Et tandis que 41 % des grands groupes estiment que les petites entreprises sont engagées à soutenir leur croissance au cours de leur collaboration, seulement un quart (24 %) des entrepreneurs pensent que les grandes entreprises sont également impliquées pour soutenir leurs partenaires de taille plus modeste. Un écart moins important en France où près de la moitié des entreprises (53%) et 37% des entrepreneurs comptent les uns sur les autres pour optimiser leur croissance. De plus, les entrepreneurs et les startup sont quatre fois plus nombreux que les grandes entreprises à déclarer que leurs partenaires manquent d’implication au sein de leur collaboration (29 % contre 7 %).
 
Les différences culturelles aggravent également les divisions. En effet, le rapport a constaté que, tandis que 75 % des grandes entreprises se jugent suffisamment dynamiques, 75 % des entrepreneurs qui travaillaient auparavant dans les grandes entreprises les ont quittées précisément parce qu’ils pensaient ne pas pouvoir s’y épanouir du point de vue entrepreneurial, un critère qui atteint 86% chez les français interrogés.
 
« Dans une économie numérique, les grands groupes ont la possibilité de bousculer leurs marchés en travaillant plus efficacement avec des startup innovantes afin de créer conjointement des produits et services », déclare Bruno Berthon, Directeur exécutif, responsable mondial du conseil en stratégie digitale chez Accenture Strategy. « Cela signifie que les entreprises ne doivent pas seulement financer l’innovation des start-up, mais y participer activement en mettant en commun idées, actifs et propriété intellectuelle. Et cela exigera de leur part de développer de nouvelles approches en termes de partage des risques et des bénéfices ».
 

La collaboration numérique stimule la croissance

 
Le rapport révèle également qu’une plus grande collaboration numérique entre les grandes entreprises du G20 et les entrepreneurs pourrait entraîner une augmentation de 1 500 milliards de dollars de la production économique mondiale, sur la base de la modélisation économique d’Accenture et de son indice de collaboration numérique, soit une amélioration de 2,2 % du PIB mondial. L’indice utilise les données de l’étude et une modélisation économique pour prédire le dividende potentiel d’une plus grande collaboration numérique. Il montre que le top 5 des entreprises engagées en faveur de la collaboration a atteint des niveaux plus élevés de croissance des revenus. Si tous les entrepreneurs et les grandes entreprises devaient atteindre le degré de collaboration des 20% d’entreprises championnes de l’innovation collaborative, le taux de croissance des revenus pourrait augmenter entre 3 et 18 points pour les entrepreneurs, et entre 2 et 16 points pour les grands groupes.
 
« Le passage à l’open innovation implique que les grandes entreprises reconnaissent qu’une collaboration ne peut pas se faire uniquement selon leurs conditions, dans leurs locaux ou à leur profit », poursuit Bruno Berthon. « Pour que la disruption numérique soit un succès, il faudra inventer de nouvelles formes d’innovation dans lesquelles des partenaires multiples collaborent de façon à pouvoir créer, échouer et réessayer au sein d’un contexte plus expérimental et entrepreneurial. Cela nécessite que des participants plus nombreux se réunissent à l’aide de réseaux numériques pour créer ensemble des innovations ».
 
« Le bouillonnement entrepreneurial existant actuellement en France autour des start-up est une formidable opportunité que notre pays doit saisir pour faire émerger les champions de demain », souligne Jean-Louis Grégoire, Directeur général de l’association Citizen Entrepreneurs et représentant de la France au sommet annuel du G20 des entrepreneurs. « Notre pays a tous les atouts pour devenir un leader de l’économie numérique permettant d’ouvrir la voie à la création de milliers d’emploi notamment pour les jeunes. Ces différents points seront d’ailleurs discutés lors de la conférence annuelle des entrepreneurs que nous organisons le 16 novembre 2015 à Bercy ».
 
Le rapport Accenture dresse une série de recommandations à destination des grandes entreprises en matière d’innovation ouverte :
 Etablir une stratégie claire qui définisse la répartition des résultats afin de rassurer chaque partie sur l’équité du partage du retour sur investissement et des responsabilités.
 Faire en sorte que le budget et le modèle économique couvrent la phase d’exploitation commerciale, et non pas seulement la phase d’expérimentation pilote.
 Introduire une culture de « l’intrapreneuriat » en détachant des employés dans des start-up ou en les encourageant à lancer leurs propres start-up.
 
Le rapport fait également des recommandations à destination des gouvernements :
 Développer le financement des entrepreneurs et des PME : encourager l’élargissement des modèles de financement par une fiscalité et un cadre réglementaire adaptés, notamment en matière de ‘crowdfunding’ et capital-risque, pour répondre aux besoins des entrepreneurs lors des différentes étapes de leur développement.
 Créer des réseaux de collaboration : développer activement des écosystèmes d’innovation, et notamment encourager la collaboration entre grandes et petites entreprises.
 Encourager un monde sans frontières : soutenir le commerce numérique grâce à une réglementation qui encourage l’échange sécurisé de données à travers les frontières et faciliter la mobilité internationale pour garantir la disponibilité des talents nécessaires.
 
 
A propos de la recherche
Accenture a étudié les opinions et les attitudes des entrepreneurs et des grandes entreprises en matière de collaboration et d’innovation. L’étude, menée en collaboration avec la G20 Young Entrepreneurs’ Alliance, comprenait les éléments suivants :
• Un sondage en ligne de 1 002 entrepreneurs et 1 020 cadres de grandes entreprises (dont 52 entrepreneurs français et 53 cadres de grandes entreprises françaises) ;
• Des entretiens approfondis avec 20 dirigeants d’entreprises ou d’institutions ;
• Une analyse contextuelle de l’économie et de la collaboration numérique dans tous les pays du G20.
 
 

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