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Le Newsstand : le kiosque à journaux de demain

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Le nombre de kiosques à journaux en France devrait augmenter de 40% en trois ans aux termes d’une convention signée cette année sous l’égide du ministère de la Culture. L’accord passé devrait permettre de faire passer le nombre de kiosques de 700 aujourd’hui – dont la moitié à Paris – à un millier en 2014. Estimant «qu’un quartier sans marchand de journaux est un quartier sans vie», Frédéric Mitterrand a jugé qu’ «à l’heure de l’entre-soi souvent pointé par les travaux des sociologues, dans une société des écrans, c’est un signal très fort en faveur de l’écrit et de la relation sociale de proximité ». Mais en vérité, face au numérique, c’est un tout autre type de kiosques qui voit le jour : le Newsstand.

En effet ,comme le souligne Frédéric Mitterand, le commerce de proximité est essentiel à la vie de quartier, la vente de presse sur la voie publique étant une activité incontournable, notamment à Paris. Avec 341 kiosques répartis sur l’ensemble de son territoire, ce maillage unique offre à tous les amoureux de la presse et de l’édition, grâce au dynamisme de son réseau de kiosquiers indépendants, la possibilité de trouver à proximité, et presque à toute heure du jour ou de la nuit, son quotidien ou son magazine préféré. Tandis que le premier, dans le quartier du faubourg Saint-Honoré (8e), ouvre en effet à 4h30, les derniers ferment le soir à 2h00 passées. Pour survivre, les kosquiers travaillent donc 6 jours sur 7, 13h par jour. Quelles alternatives ont-ils face aux difficultés de la presse et l’essor des kiosques numériques ?

Le 27 novembre dernier, MédiaKiosk (racheté par Decaux fin 2011) et Unibail-Rodamco, premier opérateur des centres commerciaux en Europe, ont dévoilé à Carré Sénart (77) le kiosque de presse du futur. La forme et les fonctionnalités de ce modèle de kiosque à journaux, réalisé par le designer français Ora Ito, ont été repensés avec notamment l’intégration de technologies permettant l’essor de nouveaux services interactifs et de nouveaux espaces publicitaires sur grands écrans numériques. Cette initiative « s’inscrit en réponse à la fermeture de nombreux points de ventes de presse spécialisés depuis plusieurs années dans les centres villes », souligne Jean-Paul Abonnenc, le directeur général de MédiaKiosk. Dans le même temps, les kiosquiers devront expérimenter de nouvelles activités, comme la vente de produits « dématérialisés » avec la Française des Jeux et le PMU, la téléphonie ou les produits culturels. Pour J-P Abonnenc, « cette diversification peut générer du flux et créer du chiffre d’affaires additionnel ».

Néanmoins, pour tenter de survivre, la plupart des journaux et magazines se sont mis au numérique : à côté de leur contenu gratuit sur leurs websites, ils développent des applications pour Iphone, Ipad et autres tablettes, permettant de reproduire « le plaisir du feuilletage » et d’accéder au contenu, généralement beaucoup plus complet, jusqu’alors réservé à leurs versions papiers. Ce n’est pas pour aider les kiosquiers… L’idée du kiosque numérique est d’offrir un univers homogène dans lequel l’internaute pourra accéder à tous les titres de presse. Il pourra s’abonner à son journal favori en ligne, acheter des articles d’un autre quotidien ou magazine, et à terme, il aura accès à des revues de presse thématiques (politique, économie, sport…) réunissant les meilleurs articles des journaux membres du kiosque. 

Tout ce repositionnement numérique pour les éditeurs et pour les distributeurs de contenu amènent évidemment une multiplication des kiosques ou « Newsstand ».  Lancé à l’occasion de la mise à jour 5.0 d’iOS, le Newsstand d’Apple est une application qui regroupe toutes les applications de presse présentées sur l’iPad/iPhone en les présentant dans une bibliothèque virtuelle. Ainsi, si l’utilisateur est abonné à des publications, les nouveaux numéros seront signalés visuellement. Afin de satisfaire les demandes des éditeurs de presse, Apple a trouvé un moyen astucieux pour que les publications se rappellent au lecteur et ne tombent pas dans l’oubli au milieu d’autres programmes.  Depuis le mois d’octobre, les ventes ont bondi de 13 %  et continuent de croître à un rythme important. L’arrivée du Newsstand a donné un nouveau souffle aux ventes de l’édition iPad. Cette simple mise en avant est venue rappeler à l’utilisateur que l’iPad est un outil de lecture de presse. L’hebdomadaire français Le Point a déjà adopté le Newsstand (via iGeneration). (Source : Clément Monjou – ebouquin.fr).

Il existe évidemment d’autres kiosques numériques qui sont autant de vitrines et de canaux de distribution disponibles pour les éditeurs. Les plateformes qui existaient déjà sur le Web se sont converties rapidement au format tablette et à ses applications. On peut nommer les PressDisplay,LeKiosque.fr, Relay et Zinio. D’autres distributeurs de contenu comme ceux spécialisés davantage dans la vente de livres sont désireux de s’accaparer une part du marché en créant leur propre kiosque de journaux et de magazines. On parle d’Amazon, de Nook et de Kobo auxquels viennent se greffer de gros joueurs du Web comme Google et Apple dont on vient de parler.

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LeKiosque.fr propose un éventail exhaustif des titres présents dans le paysage français. Il est possible de payer au numéro ou de choisir un forfait de 10 magazines pour 9,99 €, à lire sur ordinateur ou IPad.

Relay.com est à ce jour l’application la plus avantageuse. Elle propose une formule d’abonnement à 19,90 € pour un choix très large de titres à télécharger en quasi illimité (maximum 2,5 Go), un forfait à 9,9 € pour 10 titres ou le paiement au numéro. Attention tout de même à la conversion en dollar, elle dépendra du moyen de paiement. On peut s’abonner à un seul titre au sein de l’application et surtout elle permet une utilisation très souple : présente sur plusieurs plateformes de tablettes et Smartphones, elle autorise le lecteur à télécharger les titres choisis à partir d’un seul compte sur cinq supports différents. Autre avantage, on paye par carte bleue ou par Paypal. Le seul bémol à ce jour est que la nouvelle application Relay.com ne permet pas le téléchargement direct sur tablette. Il faut passer par le site, mais cela permet d’éliminer les frais de 30% prélevés par Apple auparavent. 

Pour les vrais lecteurs cosmopolites, l’application Zinio, disponible sur Ipad, Iphone et Androïd, permet de se connecter au plus grand kiosque à journaux du monde. Sur IPad, cette application permet de choisir dans quel pays on veut faire ses courses virtuelles, au numéro ou au forfait, pour un choix international. Sur Smartphone, les applications sont en général gratuites et les articles conçus pour s’adapter à une ergonomie de lecture plus réduite. Pour les nomades et les économes, c’est la solution parfaite. French Morning existe d’ailleurs en application Iphone. Pour ceux qui ne sont pas équipés de supports nomades, les principaux quotidiens nationaux  ont tous un site internet qui propose un contenu plus ou moins personnalisé et libre d’accès pour répondre aux besoins des internautes.

Douze des principales publications français ont donné naissance à un GIE baptisé e-Presse Premium,  le fameux kiosque numérique de la presse, produit qui est ni plus ni moins que la version iPad/iPhone du lecteur qui sera décliné dans les prochains mois sur Android, Blackberry, WebOS et dans une version web pour une lecture depuis le site du groupement ePresse. Les titres ne sont pas en accès gratuit (même si un sommaire est gratuitement visible) et tout passe par l’achat In-App d’Apple. Pour tous les quotidiens, la dernière édition est disponible chaque matin dès 6 h 30. Une fois l’achat validé, le magazine est aussitôt téléchargé pour être lisible hors ligne.

Ce GIE traduit la volonté farouche des éditeurs de s’unir pour renverser le rapport de force créé par Google, Apple et Facebook dans le monde numérique. Désunis, les éditeurs ne peuvent qu’accepter les conditions dictées par ces géants du Net. Unis, ils peuvent développer leurs propres règles du jeu et les imposer sur leur marché. «Nos trois priorités sont très claires. Avec ce kiosque, chaque éditeur doit pouvoir fixer lui même les prix de ses abonnements ou des articles vendus à l’acte. La deuxième priorité est que chaque éditeur conserve une relation directe avec ses clients. Enfin, le kiosque doit offrir une marge de distribution raisonnable, de l’ordre de 10 à 15 % seulement. L’éditeur conservant les 85 à 90 % restants», explique Xavier Spender. Autant d’arguments visant les paliers tarifaires fixés par Apple, le fait que ce dernier s’accapare la relation client dans iTunes et enfin le système de répartition de la valeur 30 % à Apple, 70 % à l’éditeur. «Une fois que nous aurons démontré les capacités de notre propre offre, nous irons négocier avec Apple, Google et Facebook afin qu’ils deviennent nos partenaires de distribution dans le cadre que nous aurons fixé» ajoute-t-il. 

Rappelons que le but du groupement a été affiché dès le début : constituer un groupe important pour peser plus lourd dans la balance face à des acteurs comme Google ou Apple. Ils veulent donc utiliser ce poids pour faire fléchir Apple sur certains points importants, ou menacent de se tourner vers d’autres solutions comme des applications en HTML 5, comme l’a fait par exemple le Financial Times. En plus du problème de la commission de 30%, jugée abusive, les éditeurs de presse reprochent un système de fourchettes de prix inadaptés, ainsi que la récupération des précieuses données clients par Apple, données qui sont très importantes pour les éditeurs de presse. On sait que ce groupement « milite » pour une commission de 10 à 15%, des prix libres, et la récupération des données clients. Si l’initiative est à saluer et plutôt saine face à ces géants, la carte est difficile à jouer. Apple sait que sa plateforme Newsstand a un énorme potentiel pour ces éditeurs, et n’a pas intérêt à montrer de faiblesse sur ce dossier, et le moins qu’on puisse dire, c’est que faire des concessions n’est pas le style de la maison. (Source : Reuters)

L’année 2011 a amené beaucoup d’action dans le repositionnement de la presse papier vers la presse numérique et ce, partout sur la planète. Certains ont pris une longueur d’avance et ainsi montré le chemin alors que d’autres sont encore en questionnement. Tous les joueurs se surveillent et tentent de profiter de l’expérience des autres. Une industrie en pleine mutation qui rendra sûrement 2012 encore plus intéressante.

{jacomment on}

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