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Les médicaments opiacés et la morphine bientôt bannis pour être remplacés par un produit naturel ?

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Le 20 février dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) mettait en garde contre les risques de dépendance à des médicaments anti-douleur contenant des opiacés ou de la morphine. Plusieurs médicaments de grande consommation comme le Tramadol sont visés, dans un contexte où l’on apprend qu’aux États-Unis sévit une grave épidémie d’overdose de ces produits stupéfiants. Fort opportunément, l’Inserm et le CNRS annoncent le développement d’un nanomédicament anti-douleur fruit de la transformation d’une molécule présente naturellement dans l’organisme. Celle-ci est aussi efficace que la morphine mais sans les effets secondaires et notamment les phénomènes de dépendance.
 
Morphine et opioïdes vont-ils disparaître des hôpitaux ? Des chercheurs de l’institut Galien Paris-Sud (CNRS) et de l’Inserm ont en effet mis au point une nouvelle technique qui pourrait reléguer ces produits, très efficaces pour soigner la douleur des patients, mais extrêmement addictifs, dans les oubliettes de l’histoire médicale. Leur découverte consiste en la modification de l’enképhaline, une molécule antidouleur déjà naturellement présente dans le corps humain. Leurs travaux viennent d’être publiés dans la revue Science Advances.
 
Cette méthode serait d’une efficacité supérieure à celle de la morphine. Des essais menés sur des rats ont ainsi démontré que les effets duraient deux fois plus longtemps. De plus, contrairement à la morphine, vectrice d’effets secondaires importants, comme des risques d’addiction et de dépression respiratoire, l’enképhaline ne présente aucun danger pour l’organisme.
 
« Au même titre que les endorphines, bien connues des sportifs de haut niveau, les enképhalines permettent d’abaisser le seuil de la douleur ou de lutter contre la fatigue, décrit Patrick Couvreur, principal auteur de la recherche. C’est pourquoi les scientifiques s’intéressent à cette molécule depuis longtemps. » Malheureusement, l’enképhaline possède une durée de vie très courte dans l’organisme, de l’ordre de quelques minutes, ce qui la rend inopérante pour traiter la douleur efficacement.
 
C’est la raison pour laquelle les chercheurs français de l’équipe « Nanomédicaments innovants pour le traitement des maladies graves » dirigée par Patrick Couvreur au sein de l’Institut Galien Paris-Sud (Université Paris-Sud/CNRS), se sont attelés à modifier la forme d’administration d’un type d’enképhaline, la leu-enképhaline, en la couplant au squalène, une molécule de graisse naturellement présente dans les plantes (on en trouve par exemple dans l’huile d’olive), chez l’animal (en particulier dans le foie du requin) et chez l’homme. « De cette manière, nous sommes parvenus à créer des nanoparticules dont l’effet antidouleur est prolongé dans le temps, sans toutefois créer de phénomène d’accoutumance », détaille le scientifique.
 
Contrairement à la morphine, qui agit principalement sur le système nerveux central, les nanoparticules de leu-enképhaline-squalène, en raison de leur taille, ne parviennent pas à passer la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau. C’est pourquoi, lorsqu’elles sont injectées par voie intraveineuse, elles se limitent à agir au niveau du système nerveux périphérique et plus particulièrement dans la zone inflammatoire douloureuse. En clair : la leu-enképhaline est libérée au bon endroit et au bon moment, sans générer de toxicité ou d’effets secondaires dans l’organisme.
 
Cette piste de recherche pourrait déboucher sur une alternative intéressante à la morphine et aux opioïdes. Mais il est trop tôt pour crier victoire tant que des essais cliniques ne sont pas encore lancés. Les auteurs de la recherche en sont conscients et pointent aussi la nécessité de pouvoir démontrer la faisabilité de la production des ces nanoparticules à grande échelle. Encore un fois, il s’agit d’une question de temps et de moyens. Mais les médecins sont optimistes car l’environnement de méfiance à l’encontre des opiacés et de la morphine est tel qu’il faudra d’urgence trouver des solutions alternatives valables.
 
 
Sources : Inserm, AFP
 

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