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Pollution atmosphérique : elle touche 80% des habitants des villes

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Selon un rapport publié ce jeudi 12 mai par l’OMS, 80 % des personnes vivant en zone urbaine sont touchées par la pollution atmosphérique. « Les niveaux de pollution atmosphérique sont en hausse dans un grand nombre de villes parmi les plus pauvres au monde », s’inquiète l’Organisation Mondiale de la Santé.
 
Une population qui vit dans des zones urbaines où la pollution atmosphérique est surveillée est exposée à des niveaux de qualité de l’air ne respectant pas les limites fixées par l’Organisation mondiale de la Santé. Si toutes les régions du monde sont touchées, les habitants des villes à revenu faible sont ceux qui en subissent le plus les conséquences.
 
L’OMS a dévoilé sa base de données sur la qualité de l’air en milieu urbain de 3000 villes (soit 42% de la population urbaine mondiale) situées dans 103 pays à travers le monde. Depuis la dernière étude en 2014, c’est quasiment le double, avec davantage de villes mesurant les niveaux de pollution atmosphérique et reconnaissant les répercussions de cette dernière sur la santé.
Les niveaux de concentration de particules fines en milieu urbain se sont accrus de 8 % au cours des cinq dernières années. Une situation globalement stabilisée dans les pays riches mais qui s’aggrave dans les pays en développement. Ainsi, ce sont « 98% des villes de plus de 100 000 habitants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire qui ne respectent pas les lignes directrices relatives à la qualité de l’air », indique le rapport. Le pourcentage baisse à 56% dans les pays à revenu élevé.

Tendances principales de 2008 à 2013

En général, les niveaux de pollution atmosphérique en milieu urbain étaient moins importants dans les pays à revenu élevé, les niveaux les plus faibles étant enregistrés dans la Région européenne, dans la Région des Amériques et dans la Région du Pacifique occidental.
Les niveaux les plus élevés de pollution atmosphérique en milieu urbain étaient constatés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire des Régions OMS de la Méditerranée orientale et de l’Asie du Sud-Est, où les niveaux annuels moyens dépassaient souvent entre 5 et 10 fois les limites fixées par l’OMS ; les pays à revenu faible de la Région du Pacifique occidental les suivaient de près.
Dans les Régions de la Méditerranée orientale et de l’Asie du Sud-Est, ainsi que dans les pays à revenu faible de la Région du Pacifique occidental, les niveaux de pollution atmosphérique en milieu urbain ont augmenté d’au moins 5% dans plus de deux villes sur trois.
Dans la Région africaine, les données relatives à la pollution atmosphérique en milieu urbain restent très lacunaires, mais les données à disposition ont révélé des niveaux de matière particulaire (MP) supérieurs au niveau médian. La base de données contient maintenant des mesures de MP pour un nombre de villes deux fois plus important que les versions précédentes.

Réduire les conséquences néfastes pour la santé 

« La pollution atmosphérique en milieu urbain continue de progresser à un rythme alarmant, avec des effets dévastateurs pour la santé humaine », déclare le Dr Maria Neira, Directeur du Département OMS Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé. « Dans le même temps, la sensibilisation gagne du terrain et les villes sont plus nombreuses à surveiller la qualité de leur air. Lorsque la qualité de l’air s’améliore, les maladies respiratoires et cardiovasculaires connexes reculent à l’échelle mondiale. »
 
 
La diminution de la qualité de l’air en milieu urbain augmente pour les habitants le risque d’accident vasculaire cérébral, de cardiopathie, de cancer du poumon et de maladies respiratoires aiguës, notamment d’asthme. La pollution de l’air ambiant, due à des concentrations élevées de petites particules et de particules fines, est le principal risque environnemental pour la santé ; elle cause plus de 3 millions de décès prématurés chaque année dans le monde.
« La pollution atmosphérique est une cause majeure de morbidité et de mortalité. C’est une bonne nouvelle que davantage de villes fassent des efforts afin de surveiller la qualité de l’air. Ainsi, lorsqu’elles prennent des mesures pour l’améliorer, elles disposent de données de référence », explique le Dr Flavia Bustreo, Sous-Directeur général, Santé de la famille, de la femme et de l’enfant. « Lorsque l’air pollué enveloppe nos villes, les populations urbaines les plus vulnérables – les plus jeunes, les plus vieux et les plus pauvres – sont les plus touchés. »
 
L’OMS a pu comparer les niveaux de petites particules et de particules fines (MP10 et MP2,5) dans 795 villes de 67 pays sur une période de cinq ans (2008-2013).
Les MP10 et les MP2,5 comprennent des polluants comme le sulfate, les nitrates et le carbone noir, qui pénètrent profondément dans les poumons et dans le système cardiovasculaire, ce qui représente un risque grave pour la santé humaine. Les données ont ensuite été analysées afin d’établir les tendances régionales.

 
La plupart des sources de pollution de l’air extérieur en milieu urbain ne sont pas du ressort des personnes et exigent l’intervention des municipalités, ainsi que des décideurs nationaux et internationaux afin de promouvoir des modes de transport plus écologiques, une production d’énergie plus efficace et une bonne gestion des déchets.
 
Parmi les villes faisant l’objet d’une surveillance, plus de la moitié dans les pays à revenu élevé et plus du tiers dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont réduit leurs niveaux de pollution atmosphérique de plus de 5% en 5 ans.
 
Limiter les émissions des cheminées industrielles, accroître l’utilisation des sources d’énergie renouvelable, comme l’énergie solaire et éolienne, et privilégier les transports en commun rapides, la marche et les réseaux de pistes cyclables dans les villes font partie des stratégies possibles et abordables.
 
« Il est fondamental que les municipalités et les gouvernements nationaux fassent de la qualité de l’air en milieu urbain une priorité de santé et de développement», déclare le Dr Carlos Dora de l’OMS. « Lorsque la qualité de l’air s’améliore, les coûts sanitaires liés à des maladies dues à la pollution atmosphérique diminuent, la productivité des travailleurs s’accroît et l’espérance de vie augmente. La réduction de la pollution atmosphérique est également une bonne nouvelle pour le climat, et peut donc s’intégrer dans les engagements des pays vis-à-vis du traité sur le climat. »
 
Pendant l’Assemblée mondiale de la Santé, du 23 au 28 mai 2016, les États Membres débattront d’une feuille de route pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé.
 
Les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air donnent des orientations mondiales sur les seuils et les limites concernant les polluants atmosphériques représentant un risque pour la santé. Les lignes directrices indiquent qu’en abaissant la pollution par les matières particulaires (MP10 ) de 70 à 20 microgrammes par mètre cube (μg/m), les décès liés à la pollution de l’air pourraient être réduits d’environ 15%.
 
La base de données de l’OMS sur la qualité de l’air en milieu urbain est fondée sur des systèmes publics de surveillance de la qualité de l’air bien établis, qui sont une source de données fiables provenant de différentes parties du globe. Il convient d’encourager et d’appuyer les efforts nationaux de création de systèmes de surveillance de la qualité de l’air opérationnels et représentatifs.

Des solutions de contrôle simples existent…

A Londres, une patrouille de pigeons équipés de capteurs a été lâchée dans le ciel avec pour mission de surveiller la qualité de l’air de la capitale anglaise. Ils sont équipés de sacs à dos miniatures de 25 grammes, chargés de mesurer la qualité de l’air grâce à des capteurs microscopiques qui calculent les niveaux d’ozone, de dioxyde d’azote et des organiques volatils (COV). Les pigeons sont localisables en temps réel via le site pigeonairpatrol.com grâce aux GPS également présent dans leurs sacs à dos, qui permettront de déterminer les quartiers les plus touchés par la pollution.
 
 
Une initiative créée par Romain Lacombre, créateur de la start-up parisienne Plume Labs et par Pierre Duquesnoy de DigitasLBi. Deux jeunes Français qui travaillent en collaboration avec un laboratoire du CNRS ainsi qu’avec une équipe de chercheurs de l’Imperial College London.
Cette expérimentation devrait bientôt s’élargir aux humains : Plume Labs devrait proposer à une centaine de Londoniens de s’équiper des mêmes capteurs que ceux des pigeons. Ils suivront en temps réel la qualité de l’air des lieux dans lesquels ils se trouvent, via une application sur leur téléphone portable. Les données seront collectées et analysées par la chercheuse française Audrey de Nazelle, dans le but de cartographier Londres en temps réel. Les deux entrepreneurs souhaitent également exporter le concept à d’autres villes.

 
 

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