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Une équipe américaine vient de dresser une cartographie mondiale des zones où se développent les maladies transmises à l’Homme par les mammifères sauvages. Leur objectif : pouvoir prévoir leur émergence afin de lutter contre leur progression.
 
Augmentation des populations humaines, réchauffement climatique, mondialisation des échanges… De nombreux facteurs concourent à un accroissement des maladies transmises par les animaux à l’Homme. Ces pathologies représentent aujourd’hui 60 % des maladies infectieuses et environ 75 % des maladies humaines émergentes. Champions en matière de transport de bactéries, de parasites et de virus, les mammifères sont à l’origine de la majorité de ces zoonoses. Cependant, la transmission et la distribution de ces agents pathogènes à l’Homme restent, à l’échelle mondiale, mal connues. Des chercheurs de l’Institut Cary d’études de l’écosystème (New York) et de l’Université de Georgie (États-Unis) ont imaginé un modèle pour essayer de prédire l’apparition de nouvelles maladies zoonotiques provenant des mammifères et pour déterminer les zones d’émergence les plus à risque. Leur étude a été publiée le 14 juin 2016 dans la revue Trends in Parasitology.
 

Les zones les plus exposées ne sont pas celles que l’on croit

 
Pour déterminer les régions les plus sensibles (hotspots, en anglais), c’est-à-dire celles où des zoonoses – connues ou inconnues – sont susceptibles de se développer, l’équipe a commencé par répertorier et localiser les mammifères sauvages porteurs d’agents pathogènes, virus ou bactéries. Parmi 27 ordres de mammifères terrestres, elle s’est focalisée sur les six les plus diversifiées. En l’occurrence : les rongeurs (plus de 2 000 espèces), les chauves-souris (1 100), les soricomorphes (426), les primates (365) les carnivores (285) et les ongulés (247). Pour établir leurs cartes, les chercheurs se sont notamment servis de la base de données mondiale sur les maladies infectieuses et d’épidémiologie (GIDEON), ainsi que des cartes de répartition des mammifères publiées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
 
Les épidémies ayant pour cause des agents pathogènes provenant des mammifères sont difficilement prévisibles, comme l’on montré encore récemment les infections à coronavirus (SRAS et Mers-Cov) ou même à Ebola en Afrique de l’Ouest. Mais les cartes réalisées par les chercheurs ont tout de même fait émerger des tendances, et elles sont plutôt surprenantes.
 
La carte mondiale des zoonoses (comprenant tous les mammifères)
 
Principale constatation : les zones où se concentre un grand nombre de maladies zoonotiques ne correspondent pas nécessairement à celles qui possèdent la biodiversité la plus foisonnante. « Il y a une forte diversité d’espèces sous les tropiques, je m’attendais donc à ce que cela corresponde à plus de parasites et de pathogènes. Certes, nous avons trouvé plus d’hôtes susceptibles d’héberger des agents zoonotiques sous les tropiques, mais nous avons trouvé plus de maladies dans les régions tempérées ou du cercle polaire arctique », explique Barbara Han, premier auteur de l’étude, écologiste des maladies à l’Institut Cary.
 

Bonnet d’âne pour les rongeurs

 
À peine plus de 10 % des espèces de rongeurs sont des hôtes zoonotiques. Ils peuvent toutefois transporter 85 maladies différentes, alors qu’une plus grande proportion de primates (21%) peuvent n’être hôtes que de 61 maladies. En dépit de leur diversité et de leur mauvaise réputation, seules 108 espèces de chauve-souris sur 1 100 sont susceptibles d’être des hôtes et elles sont porteuses de beaucoup moins de zoonoses (27) que les rongeurs (85), les carnivores (83), les primates (61), ou les ongulés (59).
 
Les zones les exposées sont l’Europe, la Russie et la zone polaire arctique. Pour expliquer cette situation, les chercheurs suspectent une synergie entre une population nombreuse et diversifiée de rongeurs, de soricomorphes insectivores et de leurs prédateurs carnivores.
 
En l’état des connaissances, les scientifiques se posent de nombreuses questions sur les prochaines épidémies : les plus virulentes apparaîtront elles dans un groupe spécifique d’animaux ? Les maladies émergeront-elles plutôt dans les régions des latitudes nord ou tempérées, là où elles sont les plus nombreuses ? Ou au contraire, apparaîtront-elles sous les tropiques, là où il y a le plus de réservoirs ? Quel sera l’impact des changements climatiques sur la propagation des pathogènes ? Selon les chercheurs, ce dernier enjeu est particulièrement important et doit être rapidement pris en compte pour mieux appréhender les risques épidémiques.
 
Barbara Han en est convaincue : prévoir l’émergence de la prochaine zoonose repose en partie sur ce type de démarche scientifique. « En théorie, si nous connaissons les zones à risque, il sera possible d’étudier de façon plus efficace les maladies transportées par les animaux, de les détecter et de contenir la transmission à l’Homme », explique-t-elle. Mais pour en arriver là, il sera nécessaire de passer par un effort collectif plus important, pour collecter et enregistrer un maximum de données sur les zoonoses.
 
 
Source : Communiqué Cité des Sciences et de l’Industrie 
 

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