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L’ONU se penche sur les super-bactéries résistantes aux antibiotiques

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Des dirigeants du monde entier vont se pencher mercredi pour la première fois sur le problème des superbactéries résistantes aux antibiotiques, qui rendent de plus en plus de maladies, comme la tuberculose ou les maladies sexuellement transmissibles, extrêmement difficiles à soigner.
Photo : bactérie Escherichia coli
 
La réunion de haut niveau, rassemblant des chefs de gouvernement et responsables de la santé de nombreux pays, est prévue ce mercredi 21 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU – où les sujets de santé sont rarement abordés. Mais le sujet est d’importance : il s’agirait d’un nouveau fléau planétaire qui représente « une vraie menace sociétale », selon un responsable de l’OMS. Ces super-bactéries résistantes aux antibiotiques rendent de plus en plus de maladies extrêmement difficiles à soigner.
L’ONU devrait notamment s’engager à renforcer l’encadrement des antibiotiques, à mieux diffuser la connaissance sur ce phénomène, et encourager les traitements alternatifs. Des mesures, dont l’OMS espère qu’elles déclencheront des investissements et des efforts dans tous les pays pour endiguer ce fléau, selon une première version du document qui devrait être adoptée mercredi.

« Le problème est connu des professionnels de la santé depuis longtemps et pourtant il ne fait que s’aggraver », a expliqué à l’AFP Keiji Fukuda, représentant spécial du directeur de l’OMS sur cette question de la résistance antimicrobienne.
« Nous sommes en train de perdre notre capacité à traiter les infections : non seulement le nombre de morts menace d’augmenter mais toute notre capacité à traiter les patients est menacée. Cela menace aussi notre capacité à produire suffisamment de nourriture », puisque l’agriculture et l’élevage sont aussi très largement touchés.

10 millions de morts par an d’ici 2050 ?

Une récente étude britannique a estimé que le développement de ces superbactéries hyper-résistantes pourrait être à l’origine de quelque 10 millions de morts par an dans le monde d’ici 2050, soit autant que le nombre annuel de victimes des différentes formes de cancer.
Actuellement, on estime que la résistance aux anti-microbiens est responsable de 700.000 morts dans le monde, dont 23.000 aux Etats-Unis.
Selon le docteur Fukuda, ces chiffres ne sont qu’une estimation, et les informations manquent dans de nombreux pays pour mesurer le phénomène précisément. Mais ils ont le mérite de montrer au public de façon très parlante l’ampleur du problème.
 
Le danger vient d’une sur-utilisation ou d’un mauvaise utilisation des médicaments antimicrobiens – les antibiotiques étant les principaux – un phénomène observé dans le monde entier. Chez les humains comme dans l’agriculture et l’élevage, où les antibiotiques sont souvent massivement utilisés, non seulement pour soigner les animaux mais aussi pour favoriser leur croissance.
 

Menace sociétale

Les bactéries super-résistantes qui se développent ainsi chez les animaux peuvent se propager chez l’Homme par la contamination de l’eau ou les déjections. Ils peuvent aussi voyager par les exportations de viande.
Bien qu’anticipé dès les années 1950 par le découvreur de la pénicilline Alexander Fleming, la résistance antimicrobienne a atteint des niveaux de plus en plus inquiétants ces dernières années, facilitée par l’absence d’antibiotiques nouveaux, explique le responsable de l’OMS.
 
« Cela fait au moins 20 ans que nous n’avons pas vu de développement de nouvelles classes d’antibiotiques », dit-il, la recherche étant trop risquée en termes de retour sur investissement pour les laboratoires pharmaceutiques.
« Nous sommes en train de perdre notre capacité à traiter les infections, et pas seulement des infections ésotériques mais des infections de tous les jours », souligne le Dr Fukuda, citant notamment les infections de la peau, du sang, ou de la voie urinaire.
Parmi les infections les plus difficiles à soigner figurent la tuberculose – quelque 480.000 personnes développent une forme de la maladie résistante aux antibiotiques chaque année, selon l’ONU – les infections nosocomiales contractées à l’hôpital et certaines maladies sexuellement transmissibles, comme la gonorrhée.
M. Fukuda se félicite néanmoins d’une meilleure prise de conscience du problème ces dernières années, y compris dans les pays en développement, comme la Thaïlande.
 
Il cite aussi en exemple certains pays, scandinaves notamment, qui ont diminué substantiellement l’utilisation d’antibiotiques. La Norvège a ainsi réussi à « éradiquer l’utilisation des antibiotiques dans les élevages de poissons », au profit de la vaccination, dit-il.
Les dirigeants du G20 ou de la Banque mondiale se sont aussi récemment alarmés du risque que fait peser la progression des super-bactéries à la croissance mondiale et à la lutte contre la pauvreté.
Pour le responsable de l’OMS, la résistance antimicrobienne est devenu plus qu’un problème de santé, « une vraie menace sociétale, comme cela a été le cas avec le changement climatique ou le VIH ».
 
Source : AFP
 

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