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gaz à effet de serre

Les humains ne comprennent rien

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Les émissions de gaz à effet de serre ont encore battu tous les records l’année dernière

 

 
L’agence météorologique mondiale (WMO), organisme spécialisé de l’ONU, vient de publier, ce 22 novembre, son dernier bulletin sur le niveau des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En 2017, les émissions de CO2, méthane et protoxyde d’azote ont atteint des records. Jamais, depuis 66 millions d’années, l’humanité n’avait autant rejeté de gaz impliqués dans le réchauffement climatique. Le rapport servira de base aux travaux de la prochaine COP 24, mais les scientifiques tiennent à souligner fortement l’urgence d’agir. Une urgence d’agir qui se heurte à des résistances de toutes parts : des lobbies de l’industrie fossile, des citoyens qui craignent pour leur pouvoir d’achat et ont peur d’affronter les mutations imposées par les événements, tout comme des politiques obnubilés par le court-terme.
 
 
Les principales émissions de gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique ont toutes atteint des niveaux record, selon les experts en météorologie de l’ONU.
Le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote sont aujourd’hui bien supérieurs aux niveaux préindustriels, sans signe d’inversion de la tendance à la hausse, selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale.
 
Les mesures les plus récentes indiquent qu’en 2017, le dioxyde de carbone (CO2) a atteint 405,5 ppm (nombre de molécules du gaz à effet de serre considéré par millions de molécules d’air), contre 403,3 ppm en 2016 et 400,1 ppm en 2015. Ces taux d’émissions carbone sont « sans précédent » depuis 66 millions d’années. Les niveaux de CO2 sont à un niveau 2,5 fois supérieurs à ceux d’avant la révolution industrielle.
 
Les niveaux de méthane, un puissant gaz à effet de serre responsable d’environ 17 % du réchauffement de la planète, sont maintenant 3,5 fois plus élevés qu’à l’époque préindustrielle en raison des émissions du bétail, des rizières et des fuites des puits de pétrole et de gaz.
L’oxyde nitreux (N2O), qui réchauffe également la planète et détruit la couche d’ozone protectrice de la Terre, est maintenant à plus du double des niveaux préindustriels. Environ 40 % du N2O provient d’activités humaines, notamment la dégradation des sols, l’utilisation d’engrais et l’industrie.
Le WMO a également souligné la découverte de la production illicite de CFC-11, un produit chimique interdit qui réchauffe la planète et détruit l’ozone. Les enquêtes indiquent qu’au moins une partie de la production se fait en Chine.
 

La fenêtre d’opportunité pour l’action est presque fermée

« La dernière fois que la Terre a connu une concentration comparable de CO2, c’était il y a 3 à 5 millions d’années, lorsque la température était de 2 à 3°C plus élevée et que le niveau de la mer était de 10 à 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui », a déclaré le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
« La science est claire. Sans une réduction rapide des émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre, les changements climatiques auront des effets de plus en plus destructeurs et irréversibles sur la vie sur Terre. La fenêtre d’opportunité pour l’action est presque fermée. »
 
Dans son rapport, le WMO se montre singulièrement pessimiste. Les experts ne voient aucun signe d’un possible renversement de la tendance. Depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 41 %. « Chaque fraction du degré de réchauffement de la planète est importante, tout comme chaque partie par million de gaz à effet de serre », a déclaré la secrétaire générale adjointe de l’OMM, Elena Manaenkova. « Le CO2 reste dans l’atmosphère pendant des centaines d’années et dans les océans encore plus longtemps. Il n’y a actuellement pas de baguette magique pour éliminer tout l’excès de CO2 de l’atmosphère. »
 
Les climatologues tirent depuis des années la sonnette d’alarme. C’est le cas de Corinne Le Quéré, de l’Université d’East Anglia, à Norwitch, qui confie au quotidien britannique The Guardian : « Je suis très préoccupée par le fait que les trois gaz les plus responsables du changement climatique ne cessent de monter en flèche. Il semble que l’urgence et l’ampleur des mesures nécessaires pour lutter contre le changement climatique n’aient pas été prises en compte. »
 

Déni et désespoir

Sombrer dans le désespoir serait contreproductif. On ne peut nier que les efforts de réduction des émissions s’intensifient et l’organe de l’ONU chargé des changements climatiques a publié mercredi un rapport sur les engagements pris en 2018. Celui-ci a constaté que 9 000 villes dans 128 pays prenaient des mesures, ainsi que 240 États et régions dans 40 pays et plus de 6 000 entreprises dans 120 pays.
Les scientifiques, et maintenant une bonne partie de l’opinion publique mondiale, savent quelles sont les causes du réchauffement.
 
Seuls les climatosceptiques patentés peuvent nier que l’augmentation de l’émission des gaz à effet de serre par l’industrialisation, l’utilisation d’énergie à partir de combustibles fossiles, l’intensification de l’agriculture, l’augmentation de l’utilisation des terres et de la déforestation mettent en danger la vie humaine sur Terre.
 
La dernière étude publiée dans Nature Climate Change et dont UP’ Magazine s’est fait l’écho hier est des plus inquiétante. Dans un proche avenir, nous ne risquons pas, selon les régions où l’on vit, d’avoir plus d’inondations ou plus de sécheresse, ou plus de canicules. Non. Le climat est un système physique global dans lequel tous les risques s’accumulent. Nous risquons d’avoir à affronter tous les risques en même temps ou en cascade.   
 
L’inaction ou la peur d’affronter les transformations nécessaires dans nos modes de vie n’est plus de mise. « L’immense majorité de l’humanité est plongée dans une sorte de déni plus ou moins assumé » écrivait hier l’éditorialiste du Monde. Il poursuivait son argumentation en se référant au philosophe australien Clive Hamilton, selon lequel « nous sommes tous climatosceptiques à des degrés divers, dans la mesure où nous n’acceptons ni « la vérité sur ce que nous avons fait subir à la Terre » ni le changement de vie radical qu’impose le réchauffement climatique, et encore moins la remise en cause du principe de modernité et d’un progrès linéaire qui tend vers le toujours plus. »
 
Que faudra-t-il pour qu’émerge une prise de conscience de l’urgence climatique ? Combien d’études, de catastrophes dévastatrices pour que nous comprenions que l’humanité est à l’origine de ce qui peut la détruire et que l’inaction est la pire des solutions.
 
Le rapport de WMO va servir de base scientifique pour la prise de décision lors des négociations sur le changement climatique des Nations unies, qui se tiendront la semaine prochaine du 2 au 14 décembre à Katowice, en Pologne (COP 24). Une occasion, peut être la dernière, de regarder en face notre avenir et d’éviter de franchir le seuil au-delà duquel il sera impossible de revenir en arrière.
 
 

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