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éducation et savoirs

« Déchiffrer le code » pour mettre fin aux disparités de genre dans les enseignements scientifiques

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Un nouveau rapport mondial sur les inégalités de genre dans l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) a été lancé lors d’un événement de trois jours à Bangkok, visant à lever les obstacles au développement. Les filles et les femmes sont en effet largement sous-représentées dans les professions du domaine des STEM à travers le monde ; une fracture ancrée dès le début de la socialisation et de la scolarisation des filles, à laquelle un colloque international de l’UNESCO qui s’ouvre aujourd’hui entend remédier.
 
Une carrière dans les STEM est considérée comme « la » carrière du futur ; d’ici à 2025, le Parlement européen prévoit près de 7 millions de nouveaux emplois dans ce domaine rien qu’en Europe. Pour que ces promesses soient pleinement exploitées, filles et garçons, hommes et femmes doivent bénéficier d’une égalité d’accès à l’éducation et aux carrières dans le domaine des STEM. Bien qu’elles n’aient jamais été aussi nombreuses à aller à l’école, les filles, à travers le monde, ne jouissent pas toujours d’une égalité des chances pour compléter le cursus de leur choix et en récolter les fruits. De nombreux facteurs entrecroisés influent sur l’accès des filles à l’éducation, leur réussite et l’accomplissement de leur éducation.
Un domaine de préoccupation de longue date est le faible taux de participation féminine dans les études et carrières en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM). Véritables catalyseurs de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les STEM sont aussi des moteurs puissants d’innovation et proposent des approches et des solutions novatrices face aux enjeux présents et à venir du développement durable, de la croissance et du bien-être social.
 
Pour que la croissance inclusive et le développement durable soient une réalité pour tous, les filles et les femmes doivent bénéficier de l’égalité des chances afin de participer aux STEM et d’en tirer profit.
L’UNESCO accorde donc une attention toute particulière à cette question dans le cadre des efforts globaux qu’elle mène en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles par l’éducation et en réponse à la décision des États membres concernant l’action de l’Organisation en vue d’encourager les filles et les femmes à jouer un rôle de premier plan dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie, de l’art et du design et des mathématiques. 

 
« La science est une vocation qui commence par un rêve, par une aspiration. Aujourd’hui, un trop grand nombre de filles ne sont pas encouragées à poursuivre ce rêve », déclarait Irina Bokova,  Directrice générale, dans son discours d’ouverture du Colloque international et du Forum politique de l’UNESCO « Déchiffrer le code : l’éducation des filles en STEM » organisé sur trois jours.
 
« [Les inégalités de genre dans les STEM] marginalisent les filles et les femmes et jettent une ombre sur des sociétés entières, en freinant les progrès accomplis en vue du développement durable. Dans cette nouvelle ère de restrictions, où chaque pays recherche de nouvelles sources de dynamisme, personne ne peut se permettre d’ignorer 50 % de sa créativité, 50 % de son innovation. »
 
Irina Bokova a officiellement lancé le nouveau rapport mondial novateur de l’UNESCO intitulé Cracking the code : Girls’ and women’s education in STEM (« Déchiffrer le code : l’éducation des filles et des femmes en STEM »), qui se penche sur les obstacles qui freinent l’engagement et la contribution des filles et les femmes dans le domaine des STEM, ainsi que sur les solutions concrètes pour y remédier.
Cette publication met en lumière les obstacles systémiques auxquels les filles font face à chaque étape de leur parcours scolaire, qui les détournent de ces domaines. L’étude montre qu’à partir de l’enseignement supérieur, à l’échelle mondiale, les filles représentent seulement 35 % de l’ensemble des étudiants inscrits dans les domaines d’études relatifs aux STEM. Les processus de socialisation et d’apprentissage qui perpétuent le faux stéréotype selon lequel « les matières STEM sont pour les garçons » ont une influence pernicieuse.
 

Quelle est la situation globale des filles dans l’éducation STEM ?

Les disparités entre les sexes dans l’éducation STEM sont frappantes. Dans l’enseignement supérieur, seulement 35 % de l’ensemble des étudiants inscrits dans les domaines d’études relatifs aux STEM sont de sexe féminin. Aujourd’hui, 28 % seulement de l’ensemble des chercheurs dans le monde sont des femmes. Les stéréotypes de genre et les préjugés compromettent la qualité de l’expérience d’apprentissage des étudiantes et limitent leurs choix éducatifs.

Quels sont les obstacles ?

  • Dans de nombreux pays, le principal problème ne se limite pas au nombre de filles scolarisées, mais concerne le manque de parcours éducatifs offerts à celles qui vont à l’école. Dans la plupart des contextes, les filles sont largement sous-représentées dans les matières STEM.
  • Les filles semblent se désintéresser des matières STEM en grandissant, notamment entre le début et la fin de l’adolescence. Les écarts entre les sexes dans les STEM deviennent particulièrement flagrants dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, comme le reflètent les choix des filles pour les études supérieures en mathématiques et en sciences.
  • Un nombre disproportionné de femmes continuent d’abandonner les disciplines STEM durant leurs études supérieures, lors de leur passage vers le monde du travail et même en cours de carrière.

Quel est le rôle de la socialisation dans ces tendances, et dans quelle mesure les filles et les femmes internalisent-elles les stéréotypes négatifs ?

  • Le désavantage des filles en STEM est le résultat d’un chevauchement de facteurs ancrés à la fois dans les processus de socialisation et d’apprentissage. Ces facteurs englobent notamment les normes sociales, culturelles et de genre, qui influencent la façon dont les filles et les garçons sont élevés et leur manière d’apprendre et d’interagir avec leurs parents, leur famille, leurs amis, leurs enseignants et la communauté dans son ensemble. Ces influences façonnent profondément leur identité, leurs croyances, leurs comportements et leurs choix.
  • Les filles sont souvent élevées dans la croyance que les matières STEM sont des domaines « masculins » et que les capacités des femmes dans ces domaines sont intrinsèquement inférieures à celles des hommes. Bien que la recherche sur les facteurs biologiques rejette toute base factuelle pour ces croyances, ces dernières persistent et nuisent à la confiance, à l’intérêt et à la volonté des filles de s’engager dans les matières STEM.

Comment aider les filles et les femmes à comprendre que les stéréotypes de genre sont des constructions artificielles et que les études et les carrières dans le domaine des STEM leur sont ouvertes ?

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  • Les systèmes éducatifs et les écoles jouent un rôle central pour favoriser l’intérêt des filles pour les matières STEM et offrir les mêmes opportunités d’accès à une éducation STEM de qualité. Les enseignants, les contenus, supports et matériels d’apprentissage, les méthodes et outils d’évaluation, l’environnement d’apprentissage global et le processus de socialisation à l’école sont tous des éléments importants pour garantir l’intérêt et l’engagement des filles dans les études STEM et, à terme, les carrières dans ce domaine.  
  • Les carrières STEM sont considérées comme « les » emplois du futur. Du point de vue des droits humains, de la science et du développement, il est impératif de faire en sorte que les filles et les femmes aient un accès égal à l’éducation STEM et, à terme, aux carrières STEM. L’égalité des genres dans ce domaine permettra aux garçons comme aux filles, et aux hommes comme aux femmes, d’acquérir les compétences et les opportunités pour contribuer aux STEM et bénéficier de manière égale des avantages qu’ils offrent.
Le rapport reconnaît la nature multidimensionnelle du défi et propose une réponse globale, incluant des changements dans la formation des enseignants, les contenus, supports et matériels d’apprentissage, les méthodes et outils d’évaluation ainsi que l’environnement d’apprentissage et le processus de socialisation à l’école dans leur ensemble.

Lutter contre les obstacles au développement

Le colloque rassemble plus de 300 participants, allant de responsables du plus haut niveau de l’élaboration des politiques de l’éducation et d’experts réputés dans ce domaine, à des pionniers en matière d’égalité des genres dans l’éducation dans des contextes culturels divers et à des modèles féminins de premier plan qui ont excellé dans leurs domaines respectifs.
Le Colloque international et le Forum politique de l’UNESCO seront organisés sur trois jours et constitueront des plates-formes de débat et d’apprentissage pratique en vue de présenter les derniers résultats de la recherche et de la pratique, faciliter le dialogue sur les politiques, le partage des expériences et la mise en réseau et faire reconnaître la nécessité de renforcer l’éducation des filles dans les sujets liés aux STEM.
Le programme sera basé sur le thème général de l’éducation des filles dans les STEM, avec quatre axes : Construire les fondations : une éducation STEM de qualité tenant compte du genre ; changer l’équation : aborder les stéréotypes et les préjugés entravant la participation des filles ; graviter dans le domaine : aller vers, engager et autonomiser les filles et les femmes ; câbler le réseau : partenariats, apprentissage intersectoriel et coopération.
 

Comme l’indique le nouveau rapport, les filles ont besoin de modèles féminins positifs dans le domaine des STEM. Le colloque UNESCO réunit quelques-uns de ces modèles, notamment l’oratrice Aditi Prasad, directrice de Robotix Learning Solutions, qui conduit l’initiative Indian Girls Code (IGC) visant à offrir un enseignement gratuit en robotique et en code aux filles défavorisées.
Aditi Prasad a évoqué le lancement de l’initiative dans un orphelinat de la petite ville de Trichi dans le sud de l’Inde, où le cycle de vie traditionnel d’une fille consisterait à « terminer l’école publique gratuite, rejoindre un atelier de confection local, se marier et envoyer ses enfants au même orphelinat ». IGC a cherché à rompre ce cycle en donnant aux filles de nouvelles compétences. « Notre rêve est de voir ces filles […] obtenir un diplôme universitaire et avoir un travail qui modifie leurs perspectives, ainsi que les perspectives et les projets de toute leur famille », annonçait Mme Prasad. « C’est là que commence notre travail. Avec une jeune fille et les opportunités que nous pouvons lui offrir ».
 
Dans son allocution d’ouverture, le vice-ministre de l’éducation thaïlandais, le Dr Sophon Napathorn, déclarait que la pleine réalisation du potentiel de chaque citoyen, notamment des filles et des femmes, était essentielle au développement national et mondial – à la fois pour le plan de son pays « Thailand 4.0 » et pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030. « L’éducation STEM est en cours d’intégration et sera élargie à toutes les écoles du pays. La Thaïlande a également créé un réseau d’éducation STEM pour s’assurer que ces matières soient accessibles au plus grand nombre dans tout le pays », déclarait également le Dr Sophon à l’ouverture de la conférence. « Je suis convaincu que le succès [du forum] donnera aux pays des idées innovantes pour introduire l’éducation STEM ».
 
Durant les trois prochains jours, les participants exploreront les inégalités de genre qui persistent dans l’éducation STEM, mais aussi les solutions innovantes pour autonomiser les filles et les femmes dans le monde, ainsi que les moyens de les partager et de les reproduire. L’objectif est d’avoir un impact concret sur la situation des filles bien après la fin du colloque.
 
« J’envisage le Programme 2030 comme une jeune adolescente qui va à l’école, qui n’est pas forcée à se marier ou à travailler, qui a la possibilité d’étudier les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques – encouragée par sa famille et sa communauté à devenir tout ce dont elle rêve…ingénieure, chercheuse, médecin. Sans cela, aucune société ne pourra prospérer. » reconnaissait Irina Bokova lors du lancement de la publication « Cracking the code ».
À l’occasion de sa troisième visite en Thaïlande et la première depuis 2012, la Directrice générale signera également le mémorandum d’accord officiel établissant le Centre international de formation en astronomie, un centre de catégorie 2 placé sous l’égide de l’UNESCO et hébergé par l’Institut national de recherche astronomique de la Thaïlande.
 
(Source : UNESCO – 04/09/2017)
Les filles et les femmes font face à de multiples défis qui compromettent leurs possibilités d’éducation. Un domaine de préoccupation de longue date est le faible taux de participation des femmes dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) et, par conséquent, dans les carrières liées aux STEM. Il s’agit d’une préoccupation importante car les carrières dans ce domaine sont souvent évoquées comme les « emplois de demain », génératrices de bien-être social et individuel, de croissance inclusive et de développement durable, à travers l’innovation et la créativité. 

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