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Les migrants : un sujet qui sent le soufre, complexe et essentiel – Entre peurs et humanisme

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Migrants, climatiques, économiques, politiques, est-il possible d’en parler avec lucidité et calme afin de parvenir à des réponses apaisées ?
Nous détenons, avec les valeurs de notre République, les ressources pour intégrer les différences et co-construire demain en paix et en lucidité. Devenons un exemple d’innovation sociétale pour le monde.
 

Nous venons tous d’Afrique

Evoquer les migrants est très rapidement un sujet à polémique qui clive l’opinion et ravive nos peurs et nos archaïsmes.
Pourtant, rappelons-nous, nous sommes tous des migrants venus d’Afrique. Le berceau de l’humanité se situe dans l’Afrique de l’est [1] pour tous les hominidés et ensuite, par vagues successives, nous avons colonisé le monde et à chaque entrée dans un écosystème nous avons contribué à diminuer de manière significative la biodiversité de l’environnement [2].
 
La volonté de sérier les différences humaines en races pour valider la suprématie des « blancs » est une représentation mentale largement développée au XIXème siècle sur des arguments abusifs du darwisnime social (arguments de Darwin détournés). L’idée n’était pas neuve puisque lors de la Controverse de Valladolid [3] on se questionnait déjà sur l’âme des peuples autochtones d’Amérique du Sud. Mais c’est le XIXème siècle qui, s’appuyant sur le paradigme des Lumières – pour lequel le progrès technique est facteur d’évolution des civilisations -, a fabriqué la notion de race et a ignoré la complexité sociale des peuples premiers et la diversité naturelle de nos sociétés [4]. Ceci en développant notamment la mesure des crânes afin de distinguer les « civilisés » des « sauvages » avec l’anthropologie évolutionniste [5].
C’est durant ce même siècle, qu’à la suite des explorations, les nations européennes ont colonisé une grande partie de la planète et construit leur richesse sur celles des pays aux ressources multiples favorables à notre développement économique.
 

Une erreur d’interprétation

Aux progrès techniques des « civilisations », les sociétés « premières » apportent la réponse d’une grande richesse et complexité des liens sociaux dont l’anthropologie ne peut pas parvenir à rendre compte puisque ces éléments n’ont pas laissé de traces écrites. Les peuples « premiers » – supposés être les descendants des pratiques paléolithiques – démontrent d’une grande diversité de liens sociaux dont leurs langues apportent les nuances, qui majoritairement sont de tradition orale.
L’erreur, pour nos civilisations de l’écrit, est d’avoir ignoré leur complexité sociale et de les avoir appréciés au travers du seul filtre des progrès techniques et des acquis (objets, possessions…). Nous construisons des ponts et des trains et nos civilisations s’effondrent, ils créent des tissages de relation durables et perdurent depuis des millénaires.
 

Nous participons aux déséquilibres

Aujourd’hui notre croissance sans limites conduit à participer à un changement climatique dont la terre est coutumière, cependant nous sommes contemporains de cette évolution et nos excès en accélère le processus. L’anthropocène [6] se retourne contre nous. Nous expérimentons des dérèglements climatiques [7] qui incitent des personnes ayant perdu leur pays d’existence à migrer vers des zones plus accueillantes et l’Europe apparaît alors comme un El Dorado désirable. A ces migrations climatiques se rajoutent celles économiques et politiques [8], pour lesquelles, pour une bonne part, nous participons directement ou indirectement à rendre invivables certains pays du monde (ventes d’armes, accords géopolitiques et économiques).
 

Les migrations ont toujours existé

Ainsi, les migrations sont d’abord naturelles, ensuite elles ont toujours existé, Homo Sapiens a colonisé la terre en explorant tous les territoires accessibles par la terre ou par voie de me r[9].
Et elles ont contribué, pour les plus récentes, au développement de notre pays. Par ailleurs, notre modèle de croissance économique libéral repose sur les richesses d’autres contrées qui pour certaines sont fragilisées par des effets systémiques de nos propres décisions. Leurs habitants viennent alors en Occident s’abriter des conséquences des dangers politiques, économiques et climatiques.
 
Ensuite, le vieillissement de nos populations implique du « sang neuf »[10] et nous amène à accueillir des personnes plus jeunes et venant de facto d’autres pays pour apporter leur force de travail et leurs ressources pour faciliter notre évolution. Les vagues successives d’immigration ont enrichi notre pays de talents et de ressources humaines [11].
 

Choc des civilisations : mythe ou réalité ?

Lorsque Samuel Huntington a publié son ouvrage Choc des civilisations [12] , il a fait l’objet de vives polémiques ; pourtant, il est incontestable que notre monde est composé de civilisations aux valeurs, normes et coutumes très différentes. Et si nous ne parvenons pas à les harmoniser alors elles s’affrontent par des conflits qui pourraient évoluer en guerre, celle « contre » l’EI en est une.
Si la culture Occidentale, désormais majoritaire et mondialement répandue par l’intermédiaire de la télévision d’abord, puis des portables et d’Internet ensuite, lisse les comportements de consommation ce n’est pas forcément le cas des rapports entre les êtres humains. L’économie et la finance ont homogénéisé le monde, toutefois, les fondamentaux culturels n’ont pas évolué sur les mêmes bases. Des différences cruciales persistent et certains modèles s’opposent frontalement.
Ainsi, Pierre Bourdieu, à la suite de Germaine Tillon [13], dans son ouvrage Domination Masculine, a démontré avec force détails le socle culturel des peuples du bord de la Méditerranée et qui pour la majorité sont désormais des peuples de tradition religieuse musulmane.
En mettant en lumière la construction identitaire des peuples de l’Afrique du Nord, il exprimait combien pour certaines cultures la domination masculine est portée à l’extrême et constitue le référentiel des comportements pour les hommes et les femmes dont l’égalité de droits et de place n’existe pas.
Lorsque des références culturelles, renforcées par la religion, un Islam assez radical en l’occurrence, il est fort difficile de parvenir à concilier deux cultures, celle de la France, laïque (au sens de reconnaissance et d’acceptation des toutes les religions) dans laquelle prime la non manifestation ostentatoire de sa foi et de ses croyances, et qui place les valeurs Egalité, Liberté, Fraternité, comme socle commun de notre République et celle d’un Islam qui valide des différences et conditionne les comportements différenciés de droits d’accès à la sphère publique….. Egalité de droits et de place notamment pour les hommes et les femmes et liberté d’expression et de comportements, ce qui s’oppose aux comportements codifiés par l’appartenance à un sexe déterminé.
Comment concilier sur un même territoire, ceux pour qui l’homme et la femme ne sont pas égaux par nature, avec ceux pour qui l’égalité est un principe de droit fondateur de notre République ?
 
Cela conduit à deux grands extrêmes : l’impossibilité d’en parler sous peine d’être taxé de raciste, conservateur ou partisan du Front National et donc s’instaure un « politiquement correct » qui empêche de discuter des différences ou à l’opposé, un racisme qui pointe du doigt toute différence et vise à stigmatiser, exclure et renforcer des schémas archaïques.
 
Et pendant ce temps-là les différences s’ancrent et les conflits liés à ces paradoxes culturels ne peuvent pas être traités avec lucidité et en recherchant une solution mature qui valorise les deux modèles culturels et recherche des zones de recouvrement qui facilite la construction interculturelle.
 

Sortir des clivages : oser parler des différences

Des philosophes courageux comme Abdennour Bidar [14] et d’autres avant lui cherchent à apporter un regard critique sur l’Islam [15] et démonter comment un Islam modéré est compatible avec la République française et ses valeurs. A l’inverse, laisser faire la montée des intégrismes clive la société, renforce les conservatismes de Daech au Front National. Chacun jouant sur le terrain des peurs et des radicalismes et démontre, dans la violence physique ou verbale, que cohabiter est impossible.
 
Face aux radicalismes notre République doit se mobiliser afin de co-créer une identité nationale [16] qui permette à chacun de trouver sa et une place satisfaisante pour lui-même et contributive pour la société. Nous pouvons dialoguer nos différences, car sans tabou et « politiquement correct » excessif nous parvenons à trouver les mots qui permettent de créer les tissages nécessaires pour notre kaléidoscope national et fédérer notre diversité pour en faire une source de richesse.
 

Les lobbies s’appuient sur les peurs

Nous venons de nommer les peurs comme moteur de l’exclusion d’autrui. L’ensemble de notre société se construit sur celles-ci car elles permettent de tout vendre, au prétexte de la sécurité, des assurances, des données, toutes les mesures de sécurité, des médicaments, des alarmes, des armes, etc. Et les médias principaux relaient à l’envi catastrophisme et sentiment d’insécurité pour contribuer à cette économie qui est passée de la promotion du désir à la réponse sécuritaire. Naomie Klein dans son ouvrage La stratégie du choc [17] nous rappelle d’ailleurs qu’il s’agit même d’une stratégie délibérée.
Bien évidemment, dans cet imaginaire entretenu de peur et d’effondrement, écho à celui apocalyptique et de fin du monde, il faut trouver des boucs émissaires afin que le quotidien reste stable et cohérent. L’étranger remporte alors la palme du représentant de la fonction de victime émissaire. Ainsi, au moment, où l’immigration ne va faire que s’accentuer, rejeter et exclure deviennent des pratiques à hauts risques. Elles vont, a coup sûr, participer à moyen terme à l’accroissement des violences, d’abord aux frontières puis à terme dans les pays eux-mêmes.
 

Incarner nos valeurs républicaines

Pourtant, nos valeurs édictées depuis la Révolution française sont un socle fabuleux pour co-élaborer une société dans laquelle la diversité et la différence peuvent prendre leur place et s’épanouir. Cette option est assurément celle qui pourrait nous prévenir de conflits violents. C’est par la paix que nous favoriserons l’inclusion et vive versa, par une inclusion réussie nous encouragerons la paix.
 
Le postulat d’Egalité nous place tous, égaux, face aux lois et de ce fait permet d’apporter des réponses aux comportements dépréciatifs et racistes. Toutefois, cela implique une éducation à l’altérité, afin que l’autre, soit reconnu dans sa différence, que sa singularité soit appréciée et valorisée et qu’un tissage fécond soit réalisé avec les valeurs du pays d’accueil. Les programmes d’accueil des migrants en sont alors enrichis.
 
La liberté est une valeur délicate qui fait toujours débat entre une liberté totale d’expression qui parfois porte préjudice à certains et renforce les racismes islamophobes ou anti-sémites notamment. La question est éminemment philosophique, choisit-on la liberté totale et/ou comment éviter les dérives anarchistes ? Car pour qu’elle soit pleine et entière, elle nécessite comme le dit l’adage que « la liberté de chacun s’arrête où commence celle de l’autre ». Une question de frontière – symbolique cette fois – qui, sans discussion collégiale, va rester une appréciation subjective et une source de conflits potentiels.
En revanche, porter, dès les classes primaires [18], la discipline de la philosophie au sens de la sagesse en pratique, de la capacité à se poser des questions et développer son esprit critique, permet de passer d’un ordre moral (loi qui régit un groupe) à développer une éthique (morale intériorisée) à la fois partagée et intériorisée. Ethique qui conduit à se donner des règles du « vivre ensemble » et à co-décider de ce que signifie la liberté pour notre société du début du XXIeme siècle avec tous ces enjeux sociétaux, économiques, politiques et surtout scientifiques.
Et nous pourrions anticiper, car quelle sera notre liberté lorsque l’Intelligence Artificielle sera devenue dominante ? [19]
 
Quant à la fraternité, elle pourrait être la traduction concrète des deux valeurs précédentes. Elle apparaît comme essentielle dans notre époque qui va connaitre une augmentation significative des migrations climatiques, économiques et politiques.
L’art du vivre ensemble, en paix, devient cruciale.
Très prochainement, les questions de l’eau, de l’accès aux énergies qui alimentent notre système, des ressources naturelles (terres, bois, matériaux) pour ne parler que de ceux-là, vont devenir des sources de conflits armés, voire de guerres. Et les récentes crispations entre les Etats-Unis et la Corée et désormais avec l’Iran montre que la question du nucléaire reste une menace réelle et brulante.
Par conséquent, notre pays, socle des Droits de l’Homme et du citoyen, pourrait avoir l’ambition d’être exemplaire dans l’incarnation de nos valeurs républicaines.
 

Une co-création mature

Manifester l’Egalité, La liberté et la Fraternité ne devient plus une coquetterie idéologique, mais une nécessité éthique vitale. Nous pourrions être exemplaire si nous décidons ensemble d’en faire un projet politique national.
Il n’est pas question d’uniformiser les valeurs des peuples de la Terre, mais de démontrer que nous pouvons parvenir à des conciliations afin que dans une logique laïque appliquée, chacun puisse pratiquer ses croyances religieuses, dans l’intime de son foyer et que les terrains publics soient l’expression des valeurs républicaines incarnées. Alors le vivre ensemble devient savoureux de par sa tolérance, ce qui ne veut pas dire laxisme.
Avec nos trois valeurs, nous devons également progresser en maturité de gouvernance. Compte tenu de la diversité de la population française, il devient essentiel d’apprendre à tisser le socle de notre « vivre ensemble ».
Cela implique de savoir coopérer, de s’écouter, de se comprendre, de retrouver les rouages du dialogue véritable, celui qui permet de construire ensemble une société plurielle et pérenne.
 
De plus en plus d’associations citoyennes s’emparent de la fraternité [20] pour mettre en exergue l’importance de composer ensemble la symphonie plurielle du futur. Reste désormais à « embarquer » les gouvernants. En effet, depuis quelques années, l’innovation politique se trouve parmi les citoyens qui reprennent à bras les corps les questions de la Cité et apportent des solutions concrètes, réfléchies, testées, qui sont souvent, après coup, récupérées par les partis dominants pour se faire élire, pas toujours pour les mettre en place. Les lourdeurs institutionnelles rendent difficiles les changements de paradigmes à grande échelle, sauf les innovations technologiques.
Pour les transitions sociales, les territoires, l’agir local prime. Et les citoyens mettent en place une grande variété de solutions qui toutes reposent sur une coopération active, en matière de politique (voir les réalisations de la mairie de Saillans [21]) et depuis d’autres mairies impliquées, en matière de vivre ensemble.
 
Alors, demain aurons-nous l’audace d’incarner nos valeurs républicaines et d’être au niveau des Droits de l’Homme et du Citoyen qui font la fierté et l’ADN de notre culture française ? L’Histoire nous donne l’opportunité de devenir un modèle inspirant pour composer, ensemble, un tournant décisif face aux risques systémiques majeurs de notre civilisation. Soyons au rendez-vous !
 
 
[2]Yva Noah Harari, Sapiens, Albin Michel, 2015.

[3]Bartolomé de las Casas défendait les âmes des Indiens et leur dignité contre le théologien Juan Ginès de Sepulveda.

[4]Alain Testard, Avant l’Histoire, L’évolution des sociétés de Lascaux à Carnac, Nrf, Editions Gallimard, 2012.

[5]https://fr.wikipedia.org/wiki/Évolutionnisme_(anthropologie)

[6]https://www.universalis.fr/encyclopedie/anthropocene/2-l-anthropocene-ou-la-complexe-definition-de-l-impact-de-l-homme-sur-sa-planete/

[8]Le seuil de 68 millions de migrants de par le monde, franchi en un an. Diversité de situations et de motivations, mais les flux sont importants : http://decouverte.challenges.fr/monde/nouveau-record-de-refugies-et-deplaces-dans-le-monde-avec-68-5-millions-de-migrants_595298#xtor=CS1-93-20180619&xts=562191

[9]Dates colonisations d’Australie 60 000 ans avant notre ère et de l’Amérique.

[12]Philippe Barbé, Samuel Huntington, Le choc des civilisations, Odile Jacob, 2000. L’anti-choc des civilisations : Médiations méditerranéennes, L’aube, 2006.

[13]Germaine Tillon, Le Harem et les cousins, Points Essais, 2015.

[15]Abdennour Bidar, Lettre ouverte au monde musulman, Les Liens qui Libèrent, 2015 ; Quelles valeurs partager et transmettre aujourd’hui, Albin Michel, 2016.

[16]C’est ce que tente le Service National Universel largement décrié. http://www.ledauphine.com/defense/2018/03/05/le-service-national-universel-en-ligne-de-mire C’est à nouveau une grande mépris des fonctionnements humains. Nous détestons la notion d’identité nationale, qui est indiscutablement composite, pourtant nous reconnaissons sans problème l’identité d’un club de foot ou de rugby. L’identité, principe de psychologie sociale de base, est ce qui permet à un individu ou un groupe de pouvoir se définir et qui a des caractéristiques singulières qui le distingue d’un autre. https://fr.wikipedia.org/wiki/Identité_(sciences_sociales) C’est donc une notion fondamentale à clarifierafin de permettre d’accueillir de nouveaux arrivants, migrants en l’occurrence. Et cela nécessite que nos valeurs ne soient pas jute mentionnées sur les frontispices des mairies mais bien incarnées au quotidien.

[17]Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2013.

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[18]Ecole des Colibris, Caminando…

[19]http://up-magazine.info/index.php/intelligence-artificielle/intelligence-artificielle/7625-par-nature-l-ia-pourrait-devenir-super-violente-pour-atteindre-ses-objectifs

 
Pour aller plus loin :
 

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Photo d’entête : Des migrants en détresse au large de la Libye – Photo Malta-based NGO Migrant Offshore Aid Station (MOAS)
 

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