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Adoption des véhicules autonomes : Les consommateurs freinent !

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Ce sera une révolution technologique impliquant des impacts sociaux et culturels majeurs que l’arrivée sur le marché des voitures autonomes. Avec à la clé, de réelles opportunités commerciales, même pour les entreprises qui n’ont pas encore tissé de liens apparents avec l’industrie automobile comme la filiale de conduite autonome d’Alphabet de Google, ou encore la filiale de GM, Cruise. Seulement voilà, dans le cadre de la dernière étude mondiale de Deloitte sur la consommation automobile, environ 10 000 consommateurs de France, d’Autriche, de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas et du Royaume-Uni ont partagé leurs points de vue sur des questions critiques ayant un impact sur le secteur automobile. Nous sommes bien loin de l’euphorie tech californienne sur la voiture autonome …
 
Le monde est-il prêt pour les voitures autonomes ? Avant tout, il y a les lois qui diffèrent d’un pays à l’autre. La Convention sur la circulation routière signée par 70 pays à Vienne en 1968 (sauf notamment par les USA et la Chine) établit des principes pour régir le code de la route. L’un des principes fondamentaux de la Convention est celui selon lequel un conducteur a toujours le contrôle total et la responsabilité du comportement d’un véhicule en circulation. Or une voiture sans conducteur est un véhicule capable de détecter son environnement et de se déplacer avec une intervention humaine minime, voire nulle. En résumé, le système d’une voiture sans conducteur assume toutes les responsabilités de la conduite… 
Si l’on en croit Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation chez Valéo, dans une interview à FranceTV info, il faut imaginer « les millions d’heures économisées plutôt que de surveiller tout le temps son véhicule où l’on a l’impression de perdre son temps, ou aux États-Unis, les interminables autoroutes en longue ligne droite, ou dans d’autres pays avec le vieillissement de la population. Si les causes sont très différentes d’un pays à un autre, partout dans le monde, il y a une vraie volonté à faire progresser le sujet. »
Alors, comment nous déplacerons-nous dans dix ou quinze ans ?

Les consommateurs moins confiants sur les véhicules autonomes

Alors que la technologie des véhicules autonomes (VA) est au plus près d’une application réelle et évolutive, la confiance des consommateurs accordée à ces véhicules en termes de sécurité semble marquer le pas, selon l’étude Deloitte.
Les consommateurs français se révèlent plus confiants que les autres Européens envers les VA : seuls 36% des Français se disent sceptiques vis-à-vis des VA en 2019 (vs. 65% en 2017) contre 50% en moyenne pour les autres Européens, qui estiment que les VA ne sont pas encore suffisamment sûrs.
Si la confiance des Européens n’est pas encore au rendez-vous, cela s’explique pour plus de 50% d’entre eux par l’impact négatif de la médiatisation des accidents provoqués par les véhicules autonomes… En conséquence, plus de 50% des Européens demandent une implication et un contrôle des Etats dans le développement des VA.
Seuls les Italiens restent confiants puisque 70% d’entre eux pensent que les VA sont sûrs.
 

Un élan vers l’électrique

L’étude de cette année a mis en évidence un intérêt croissant des consommateurs pour les véhicules électriques (VE), révélant que l’électrification pourrait avoir un impact plus immédiat sur la mobilité mondiale que les véhicules autonomes.
Bien que certains obstacles à l’adoption massive subsistent, la demande de propulsions alternatives progresse partout en Europe en raison des politiques environnementales favorables, de l’engagement des grandes marques et de l’évolution des attitudes des consommateurs. C’est au Royaume-Uni que l’intérêt s’est accru le plus rapidement, avec 37 % des consommateurs qui seraient prêts à choisir une propulsion alternative, hybride, batterie ou autre, soit 10 % de plus que l’an dernier.
Néanmoins en France, ils sont encore 54% à prévoir un moteur thermique pour leur prochain achat, 63% en Allemagne en au R-U.
L’hybride électrique apparaît comme le second choix naturel pour un prochain achat de véhicule, pour 37% en France, 26% en Allemagne, 27% au R-U. Le « full electric » quant à lui, reste un choix de niche : 4% des sondés feraient le choix d’une voiture électrique en France et au R-U., 5% en Allemagne, 6% en Belgique et jusqu’à 9% aux Pays-Bas.
Les VE peuvent contribuer à réduire l’impact causé par la combustion fossile sur l’environnement. Les véhicules autonomes ont le potentiel d’améliorer considérablement la sécurité routière en réduisant les erreurs de conduite. Il s’agit là d’objectifs indéniablement positifs, mais leur réalisation peut s’avérer difficile.
 

La révolution de la mobilité face à des vents contraires

La révolution de la mobilité semble se heurter à des habitudes de consommation bien ancrées : les consommateurs restent attachés à la possession d’une voiture particulière, l’utilisation des VTC ralentit et le transport multimodal reste un comportement occasionnel. Pourtant, l’étude révèle un fossé générationnel évident, ce qui tend à démontrer que l’avenir de la mobilité partagée pourrait dépendre des jeunes générations qui sont nativement plus à l’aise avec les technologies numériques.
 
• La voiture particulière continue de prévaloir : L’utilisation quotidienne des véhicules personnels est assez élevée sur certains marchés européens, mais même là où elle est plus faible, on s’attend à maintenir le statu quo dans les années à venir. Les Français n’envisagent pas de changement drastique dans l’utilisation de leur véhicule personnel : 43% d’entre eux l’utilisent quotidiennement et 41% n’envisagent pas de changer leurs habitudes d’ici les 3 prochaines années. En Europe, le pourcentage de consommateurs qui utilisent leur propre véhicule tous les jours varie entre 37 % aux Pays-Bas et 66 % en Italie, et devrait se maintenir ainsi au cours des trois prochaines années.
• Le transport multimodal reste faible : L’idée d’intégrer plusieurs modes de mobilité, comme un métro ou un train de banlieue en plus d’un véhicule privé, en un seul voyage demeure largement un comportement occasionnel pour les consommateurs, soit plus de 53% des Européens : 57% des Français, 59% des Britanniques et 67% des Italiens.
• L’usage du VTC ralentit : Bien que les VTC aient été intégrés sur certains marchés, le nombre de personnes qui ont déclaré en faire un usage régulier a diminué au cours des deux dernières années.
• Fossé générationnel : Les jeunes sont plus susceptibles de se demander si la possession d’un véhicule est une nécessité. La France est en tête du peloton, avec 51 % des membres de la génération Y/Z qui s’interrogent sur le besoin de posséder un véhicule, suivie de 41 % des membres de la génération X et de 32 % des baby-boomers.
 

En plus des nouvelles options de transport, la connectivité a ouvert un éventail de nouveaux choix pour les consommateurs 

• Priorités absolues : Une majorité écrasante des répondants plébiscite les fonctions connectées qui leur permettraient de gagner du temps et d’assurer leur sécurité : informations sur le trafic et itinéraires alternatifs, suggestions d’itinéraires plus sûrs et signalements visant à améliorer la sécurité routière et à prévenir les collisions potentielles ont toujours été classées parmi les trois principales attentes en matière de voiture connectée.
• Les consommateurs divisés sur les bénéfices de la connectivité : En termes de connectivité dans le véhicule, les attentes varient fortement entre les pays. Les Italiens estiment à 60% qu’une connectivité accrue de leur véhicule leur sera bénéfique, contre 45% pour le R-U. et 36% pour les Français.
• Collecte de données et protection de la vie privée : Les capteurs connectés des véhicules peuvent tout collecter : performance de la propulsion, statistiques d’exploitation, informations de géolocalisation et bien-être des passagers. Plus de la moitié des personnes interrogées en Autriche, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas sont préoccupées par le fait que des données biométriques soient enregistrées par un véhicule connecté et partagées ensuite, tandis qu’un pourcentage plus faible de consommateurs en Belgique, en France et en Italie ont exprimé des préoccupations similaires.
• Qui devrait gérer les données ? Les préoccupations des consommateurs s’étendent à la question de savoir qui devrait gérer les données générées et partagées par les véhicules connectés. Alors que 34% des sondés en France, 31% en Allemagne et 27% au R-U feraient confiance aux fabricants d’équipement d’origine (OEM) dans ce rôle, beaucoup préféreraient que ce soit géré par d’autres – du gouvernement aux concessionnaires automobiles, compagnies d’assurance, fournisseurs de services cloud, ou autres.
• Réticence à payer pour la connectivité : Même lorsque les consommateurs sont convaincus par une fonctionnalité, ils ne sont pas pour autant prêts à y mettre le prix. Environ la moitié des consommateurs en France, aux Pays-Bas, en Autriche, et en Allemagne ne sont pas disposés à payer davantage pour un véhicule connecté. Les plus disposés à payer pour des services connectés sont l’Italie (72%) et le Royaume-Uni (63%).
 
Les visions utopiques de l’avenir de la mobilité ne se concrétiseront pas du jour au lendemain. Alors que les consommateurs du monde entier commencent à évaluer de manière critique les technologies automobiles de pointe et à déterminer s’ils sont prêts à les payer.
« Si les promesses des technologies sont en passe de devenir une réalité pour le plus grand nombre des consommateurs, notre étude révèle que plusieurs obstacles restent à surmonter.  Cela se vérifie en matière d’acceptabilité du véhicule autonome, de compréhension de la valeur ajoutée apportée par les services connectés, et la compréhension de l’intérêt des nouvelles mobilités. La voiture individuelle telle que nous la connaissons a encore quelques belles années devant elle. » explique Guillaume Crunelle, Associé Deloitte, responsable du secteur automobile.
Source : Deloitte
 
 
Méthodologie : De septembre à octobre 2018, Deloitte a sondé plus de 25 000 consommateurs dans 20 pays à travers le monde afin d’explorer leurs préférences en ce qui concerne une variété de questions critiques ayant un impact sur le secteur automobile. L’objectif global de l’étude est de répondre à des questions importantes qui peuvent aider les entreprises à établir des priorités et à mieux positionner leurs stratégies d’affaires et leurs investissements.
 
Pour aller plus loin
 
Chronique impatiente de la mobilité quotidienne d’Olivier Razemon – Edition Rue de l’échiquier, janvier 2019 – 224 Pages
 

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